Nouveaux propriétaires d’un drone, évitez l’erreur fatale!
Cet article s’adresse principalement aux débutants, mais certaines erreurs et conseils seront également utiles à tous les pilotes amateurs.
Pour ceux qui commencent et réalisent actuellement leurs premières vidéos, je vous donnerais une astuce à la fin pour vous faire connaitre facilement et avoir rapidement vos premières vues, vos premiers abonnés sur YouTube!
J’aurais pu commencer tout de suite cette liste par « ne vous précipitez pas à acheter un drone à 100 balles, investissez dans un équipement solide dès le début », mais ce n’est pas l’objet de l’article.
Même si je vous conseille c’est vrai et ça peut paraître étonnant, d’investir directement dans un bon drone. Tout dépend bien sûr de votre budget et de votre utilisation, mais, pour du loisir, au minimum un petit Spark de chez DJI ou un Mavic Mini (ndlr : ou Mini 2 sorti depuis la parution de l’article) si vous n’avez pas les moyens de plus, on en parlera dans un autre vidéo.
Avant de vous présenter la première erreur et des conseils qui vous seront utiles, j’en suis certain, j’ai fait une constatation :
Depuis des années, je recueille en missions des avis, j’échange avec des passionnés « moi aussi j’en ai un« , « mon fils en a un, on lui a offert pour Noël« , ou alors « tu me conseilles quoi?… Ça me plairait bien, mais j’ai peur…«
Qu’il soit offert par mamie, par maman, par sa ou son chéri(e), ou mérité à la sueur de son front, acquérir son premier drone est toujours un événement qui apportent autant de joie que d’anxiété!
Je vais vous donner quelques conseils pour éviter de faire une erreur fatale avec votre nouveau joujou. C’est parti!
…Il ne faut pas que je le taule…par où commencer?
Première erreur
Première erreur à éviter, se précipiter à « bouffer » sa première batterie. Même si ça peut paraître frustrant, lorsque l’on a le drone entre les mains, la première envie c’est de le faire voler.
Notez que les drones sont aujourd’hui équipés de batteries au lithium-ion. Même si celles-ci peuvent être rechargées à tout moment sans incidence, la première charge est primordiale!
▶︎ Chargez complètement vos batteries la 1ère fois
Chez le constructeur, pour leur conditionnement et leur transport, les batteries sont placées dans une « sorte » de mode sommeil de stockage.
Vous devez donc les recharger une première fois entièrement pour qu’elles enregistrent un niveau de charge maximal le plus élevé possible. Même si on disait avant, pour les veilles batteries à mémoire, de les brancher 24 heures, ce n’est plus le cas, je vous conseille de bien les recharger avant, une première fois au moins entièrement.
Une fois les batteries chargées, autant celles du drone que de votre radiocommande d’ailleurs que vous devez charger, une à une, et non en même temps, sur la plupart des modèles, comme préconisé par le constructeur, vous allez pouvoir l’allumer.
Petite parenthèse, ne cherchez pas la notice de votre drone en français, c’est quasiment introuvable chez la plupart des constructeurs. Raisonnez de façon intuitive, le fonctionnement de base d’un drone est très simple et il y a de nombreuses vidéos sur YouTube pour vous accompagner.
Deuxième erreur
2ème erreur à éviter, toujours avant de vous précipiter pour réaliser le premier vol, il faut être patient, mais vous ne le regretterez pas.
▶︎ Vérifiez les mises à jour firmware
Les drones font régulièrement des mises à jour pour améliorer leurs performances. Je n’ai jamais déballé un drone sans avoir à faire une mise à jour.
Installez-vous confortablement et vérifiez que tout est ok. Vous aurez à démarrer le drone pour cela, pour éviter tout incident.
N’installez pas pour le moment les hélices sur les moteurs et faites preuve de patience. Chez DJI notamment, certaines mises à jour peuvent durer une heure, le pire c’est de débrancher le drone, lors de ces mises à jour en pensant qu’elles se sont bloquées. Une nouvelle fois faites preuve de patience.
Troisième erreur
3ème erreur, voilà, vous êtes près, les hélices vont bientôt fendre l’air. Si tenter qu’elles soient installées dans le bon sens. J’ai d’ailleurs réalisé une vidéo sur ce sujet, pour savoir quand les changer et comment les entretenir.
▶︎ Ne faites pas ça chez vous!
Vous allez surement vouloir réaliser ce premier vol dans votre jardin. Légalement, sauf si vous habitez en plein Paris ou à côté d’une centrale, avec une limite bien sûr, vous pouvez en effet y décoller, mais uniquement de quelques mètres, pas plus, à moins d’habiter seul au milieu de la plaine. En règle générale, c’est une erreur, pourquoi ?
Pour vos premiers vols, choisissez un lieu isolé, de préférence plat, avec des herbes courtes ou de la terre, un champ juste labouré par exemple et une vue dégagée sans pylônes ou éoliennes, sans fils électriques qui inondent désormais nos beaux paysages. Vous allez très vite vous aussi en être les témoins. Vous disposerez d’un terrain de jeu sans embuche pour démarrer et sans source de stress avec des obstacles.
3e erreur, donc, vous avez compris, ne faites pas ça chez vous!
Voilà, vous disposez désormais d’un espace bien à vous. Vous serez serein en cas de chute ou de panique pour ces premiers tours d’hélices. Evitez de choisir une météo défavorable et privilégiez un beau ciel bleu et surtout, surtout, pour débuter pas de vent! Selon le modèle de votre drone, le baptême pourrait être furtif.
Etes-vous sûr que tout est OK?
Quatrième erreur
Quatrième erreur, trop trop courante malheureusement!
Même si je ne vais pas vous faire tout un laïus sur la réglementation, vous devez en connaitre quelques bases avant de faire décoller votre drone…
Un coin tranquille au milieu de la campagne, n’est pas forcément autorisé pour le vol, il peut être un terrain d’entrainement militaire et vous l’ignorez, une zone d’approche d’un aérodrome privé, à proximité d’une résidence protégée, gouvernementale par exemples. Vous ne pouvez pas le savoir sans vous renseigner avant, mais comment?
▶︎ Renseignez-vous grâce à Geoportail
Tout d’abord, rendez-vous sur geoportail, il s’agit d’un site, disponible aussi depuis votre smartphone, du ministère de la transition écologique et solidaire qui ressence les lieux ou vous pouvez voler et à quelle hauteur.
Vous devez différencier trois types de pilotes de drone et donc »trois réglementations« . Même lorsque vous voyez des images sur YouTube réalisées dans des lieux que vous connaissez :
- les pilotes loisir, dont c’est l’objet dans cet article.
- les pilotes professionnels, comme moi, dont c’est le métier mais qui ont plus de facilités, plus de possibilités, mais également plus de contraintes administratives
- et les pilotes militaires ou fonctionnaires d’État, le plus souvent les forces de gendarmerie ou de police, qui bénéficient de certaines dérogations.
Pour les télépilotes de drone de loisir donc, les règles de base sont assez simples. Vous pouvez voler à une hauteur maximale de 150 mètres, à une distance horizontale indéfinie, mais vous devez pouvoir voir le drone. On appelle cela « voler à vue« , en général 400 mètres maximum selon la taille du drone, c’est déjà largement suffisant et très souvent dangereux voir inutile. Tout cela uniquement de jour, dans les zones qui ne seront pas restreintes par une indication sur le fameux site : Geoportail.
Petite astuce, la nuit aéronautique débute et se termine 30 minutes avant et après le coucher du soleil, de quoi réaliser de superbes images à ces heures-là. Profitez-en, ça c’est classe! Ce ne sont pas des vols de nuit, ils sont parfaitement légaux, juste à la limite… On les appelle les « Golden Hours », les pus belles heures pour voler, les heures dorées.
Par pitié, ne soyez pas bête, ne vous ajoutez pas à la liste des imbéciles qui font les fous en envoyant leur drone à plusieurs centaines de mètres.
Ils mettent en danger des personnes. Ils se mettent en danger car les premières condamnations tombent et elles sont très lourdes. Et vous mettriez votre machine en danger inutilement. On a vraiment pas besoin de ça pour se faire plaisir.
Cinquième erreur
Cinquième erreur, ça commence à être long, les pouces sont prêts, vous vous êtes échauffés?
T’es gentil Monsieur Jesaistout, mais maintenant faut y aller !
Le plus important et intéressant arrive, vous allez voir…
▶︎ Sélectionnez le bon mode de vol
Juste avant de décoller, ne faites pas l’erreur de ne pas maitriser les modes de vol. Il y a des choses simples à savoir, mais qui dépendront de vos modèles. Les drones se positionnent et se stabilisent grâce aux données GPS qu’ils utilisent.
- Le mode GPS : comme son nom l’indique, il permet d’avoir un drone statique lorsque vous lâchez les commandes, il ne bougera plus, même avec un vent léger.
- Le mode OPTI : il permet d’avoir le même comportement, mais uniquement grâce à ses capteurs. C’est le cas lorsque la couverture satellite n’est plus au rendez-vous, mais c’est bien sûr moins précis, en règle générale à n’utiliser qu’en intérieur.
- Le mode ATTI : il est à proscrire pour les débutants. Il n’utilise aucune assistance au positionnement. Il partira donc au moindre coup de vent. C’est ce mode-là, enclenché par erreur, qui cause la plupart des pertes de drone chez les débutants.
Ne confondez pas ces modes avec l’assistance qui permet de modifier les réactions du drone, chez DJI le mode Normale, Tripod (ou cinésmoth) et Sport.
Pour résumer, on maitrise les modes de vols et on sélectionne le bon!
Sixième erreur
Sixième erreur, vos pouces sont prêts à vous guider ?
Faire décoller un drone, ce n’est un problème pour personne, tout comme appréhender ses déplacements, à quelques mètres de vous, les premiers mouvements, les premières rotations. On a vite envie de l’envoyer à quelques dizaines de mètres, juste pour voir… à cent mètres!
Vous aurez vos premières palpitations de coeur qui s’accélèrent.
- dans quel sens est-il?
- faut que je le ramène!
- j’ai l’impression qu’il s’éloigne…
Je vais vous donner une astuce pour vous repérer et le ramener facilement.
Avec la distance, un point reste un point et à 100 mètres, quelque soit le drone, il parait tout petit. Je vous conseille d’indiquer sur votre machine, en fonction de la configuration de la radiocommande que vous aurez choisie, car certaines se personnalisent, vos réglages avec de petites gommettes, comme à l’école.
Elles auront plus un rôle psychologique que productif car on ne pilote pas en regardant sa radio ou son retour vidéo, mais pour beaucoup, le drone.
Cependant, vous y gagnerez en quiétude, et c’est bien là que je veux vous emmener pour ces erreurs à éviter.
Faites en sorte que vous soyez toujours serein, rassuré par les mesures que vous mettez en place pour ne pas paniquer. Ces indications vous amèneront à réfléchir, vous poser et gagner du temps. Pour autant, vous devrez vous accompagner de l’altimétrie affichée sur votre retour vidéo pour vous aider.
Lorsque le drone part loin, et qu’on ne parvient pas à le ramener, on panique. Sur certains modèles de drones, votre retour vidéo, vous indique dans quelle direction il se trouve et sa distance, de toute façon vous le voyez! Que ce soit le cas ou non, que vous ayez un retour actif ou une coupure vidéo en cours, comment le ramener.
▶︎ Ne perdez pas le nord!
Une méthode : vous allez utiliser un seul stick que vous aurez préalablement repéré avec les gommettes.
Oui, dans la panique alors que le temps s’écoule et que la batterie se vide, on perd ses repères. On devient impuissant par manque d’automatisme, d’habitude. C’est la raison principale de notre entrainement régulier pour les pros.
Dans une situation de stress, vous n’êtes pas non plus à 30 secondes près, ne paniquez pas, respirez…
En actionnant un seul stick, dans un seul axe, que vous aurez préalablement repéré, vous allez déterminer, très rapidement, même loin, l’action induite sur le drone, le mouvement que vous réalisez.
Fixez bien votre drone. Est-il en train de partir à droite? à gauche? Semble t’il s’immobiliser et donc peut-être tourner sur lui-même, descendre ou monter, revenir ou s’éloigner…
Ne perdez jamais en tête qu’un seul des deux sticks détermine la position horizontale du drone. L’autre pour monter et descendre, plus sa rotation sur lui même. Une fois repéré et connu, par défaut le stick de droite, en mode 2 (oui, il y a plusieurs configurations de la radio et chacun choisit celui où il est le plus à l’aise. Pensez donc à vérifier).
Lorsque vous paniquez, cesser donc d’actionner l’autre stick qui modifie la hauteur et la rotation du drone. N’utilisez plus que lui pour le diriger et donc, ça vous paraitra désormais de manière toute simple, de le faire revenir facilement sans être perdu par sa direction.
Septième erreur
Lorsque vous êtes dans ces moments-là, peut-être complètement perdu à la recherche de l’engin en vol, on a la fâcheuse tendance, semble-t-il logique de vouloir le descendre, le poser, le croyant moins en risque au sol qu’en l’air, pour vous soulager, c’est une erreur!
De nombreux pilotes l’ont appris à leurs dépens. Vous paniquez, vous vous inquiétez de savoir où se trouve votre drone?
Première chose, lâchez tout, arrêter de le faire progresser, seul il se stabilise, comme on l’a vu avec les bons modes de vol.
Vérifiez d’ailleurs que vous êtes sur le bon, il n’est jamais trop tard, même en vol pour le modifier et reprendre la main.
Gagnez du temps, reprenez-vous, le temps de le chercher. Si ça n’a rien changé, n’essayer pas de le poser n’importe, où à tout prix, en espérant le retrouver (sauf en cas d’urgence bien sûr).
▶︎ Stationnez votre drone en vol, puis faites le remonter
Un drone est fait pour voler, il sera beaucoup plus en sécurité en hauteur, raisonnable bien sûr, là où il y aura moins d’obstacles, moins de risques.
C’est une idée reçue qui cause à nombreux d’entres-vous des problèmes. Donc pour cette septième erreur, ça parait tout bête de le dire, mais en cas de problème, éviter de paniquer : lâcher tout puis faites remonter le drone, si votre problème n’est pas technique bien sûr.
J’ai déjà frôlé la catastrophe en rase-motte en voulant imiter les pilotes d’avion de chasse s’approchant du sol, réaliser ce plan que l’on voit souvent à ras de l’eau ou de la terre. Prudence, les drones perdent de l’altitude lorsqu’il progresse à une vitesse élevée dans une même direction et les terrains, dans certaines régions, contrairement à notre impression ont parfois un dénivellement de quelques mètres imperceptibles à l’oeil nu.C’est tout bête, mais on se lance parfois à un mètre de hauteur, serein pour un beau travelling et on ne voit pas que le sol se rapproche, c’est une erreur simple, mais là aussi, j’aurais beaucoup d’anecdotes à raconter.
C’est vraiment le cas sur les bords de mer, sans compter qu’au-dessus de l’eau, les capteurs de certains drones ont du mal à évaluer la distance avec les reflets, à se positionner, attention danger!
N’hésitez pas à prendre une marge de sécurité pour réaliser ce genre de plan et zoomer ensuite, ou incliner légèrement votre capteur vers le bas, en contre-plongée. Même en position GPS, lorsqu’un drone perd de l’altitude en progression. Il ne l’a compensera pas seul, à vous de le contrôler sur votre altimétrie et de l’anticiper.
Autre info, mais qui ne concerne pas tous les drones malheureusement, le RTH Return To Home, testez le pour appréhender son utilisation en cas d’urgence. Cette fonction permet de ramener automatiquement au point de décollage votre drone dans une situation d’urgence, de panique ou autre.
Mais vous devez y pensez avant, depuis l’application de votre drone, à paramétrer la hauteur à laquelle il doit se positionner avant de revenir. Ce serait dommage de percuter un arbre en revenant.
Pour être serein, personnellement, je paramètre toujours par défaut, sauf conditions particulières autour de moi, ou mission sur des pylônes ou des édifices par exemple, une hauteur à 40 mètres. Ce qui doit aussi vous faire considérer un autre point essentiel à vos premières heures de vol, la durée de votre batterie.
N’attendez pas le dernier moment! Certaines batteries en se vidant, on du mal à indiquer un chiffre de puissance, précis dans les dernières minutes. C’est pour cette raison que les pros anticipent et font toujours revenir leur machine lorsqu’il reste environ 25%. Ça peut vous coûter cher si vous n’anticipez pas son retour, adoptez les bonnes pratiques, ne prenez jamais de risques inutiles, surtout pour vos premiers vols !
Il ne me reste plus qu’à vous dire de profiter du soleil, de la nature, évadez-vous, prenez de la hauteur!