Dans cet article issu de la vidéo en ligne de la chaine Monsieur Jesaistout, ce n’est pas n’importe quel drone que je vais vous présenter! Il est le fleuron de la marque DJI, son gros porteur, capable de transporter différentes caméras et accessoires, capable d’affronter des conditions de vol comme nul autre, répondant aux pilotes les plus exigeants, et les plus riches aussi on le verra, j’ai nommé : le drone DJI MATRICE 300 RTK.
Je vais donc vous présenter le M300RTK (M pour Matrice vous l’aurez compris) dans son Fly case de transport, il est livré avec.
Vous êtes nombreux à le connaître, à le reconnaître en tout cas, sans forcément savoir dans le détail de quoi il est capable. On va dans cet article, faire sa connaissance. Je vais vous le présenter dans le détail, détailler ses plus et de ses moins.
- Présentation complète et détaillée du DJI Matrice 300 RTK
- Ses caractéristiques techniques
- Mon avis détaillé
Le DJI MATRICE 300 RTK est le fleuron des drones DJI, l’un des plus polyvalents pour plusieurs raisons, notamment l’importante charge utile qu’il peut transporter, toutes ses caméras interchangeables, jusqu’à trois nacelles en même temps, mais il y en a plus d’une dizaine disponibles. Elles s’achètent bien sûr séparément au gré de vos besoins et de votre budget aussi!
Présentation
La station de charge BS60 pour transporter ses énormes batteries, celles de la radiocommande et celle de la perche DJI, la station de base D-RTK 2, et les recharger. Je vous la présenterais aussi cette station mobile DJI D-RTK 2 et enfin, deux des nombreuses nacelles possibles, installables sur le M300 : la nacelle H20 pour la qualité de son zoom, jusqu’à 200 fois et la nacelle P1 pour ces qualités en photogrammétrie.
Ça fait déjà beaucoup pour cet article, je vais tâcher d’être concis, mais précis pour compléter vos connaissances pour ceux qui le souhaitent, et contribuer à votre réflexion si vous souhaitez l’acquérir, créer ou développer vos activités aériennes. Il peut être un bon allié, on en débriefera.
Merci à Drone UP Academy, j’ai pu entre deux sessions de formation leur chiper, c’est un drone qui voyage beaucoup tous ces fly case sont donc très pratiques on va essayer d’en prendre soin et de leur rendre en entier.
Pour commencer, pour ceux qui l’ignorent, RTK pour Réel Time Kinematic n’est pas un acronyme lié au drone ou à DJI, c’est l’appellation d’une technologie qui permet de transmettre en temps réel le positionnement de l’appareil à l’échelle centimétrique. Il est également utilisé dans l’agriculture pour le positionnement des tracteurs par exemple ou toute autre sonde utilisant cette technologie. D’où l’utilisation derrière de l’acronyme RTK sur certaines machines de la gamme Phantom 4 RTK, M300RTK. Mais d’autres constructeurs peuvent utiliser une autre technique à l’objectif similaire appelé PPK.
Caractéristiques techniques
« Ne vous moquez pas de moi », ça va être un peu compliqué de vous le présenter au studio déplié alors bien sûr je vais vous mettre quelques plans réalisés lors des tests pour cette présentation.
TAILLE
Il mesure déplié, sans hélice, 81cm sur 27 et 43 de hauteur et plié 43cm sur 42 cm toujours 43cm de hauteur. Ce qui en fait une machine assez imposante bien sûr, mais compte tenu de ses caractéristiques et capacités d’emport qui l’imposent, le DJI MATRICE 300 RTK reste assez simple à transporter quand même avec un poids de 6,3 kilogrammes avec les deux batteries pluggées et 3kg6 sans, mais cela vous importe peu puisque vous ne pourrez pas le faire décoller sans, je vous le dit au cas ou vous en doutiez!
Il peut embarquer une charge utile jusqu’à 2Kg7 et ce n’est pas avec sa petite caméra FPV de 960p avec son FOV de 145° à 30 images par seconde, qui sert uniquement à vous guider, que vous réaliserez vos travaux aériens, ce n’est pas fait pour, uniquement pour vous diriger lorsque vous embarquer une caméra thermique par exemple, ou une torche LED, ou un haut-parleur, la gamme d’accessoires est très étendue, il y a plein de possibilités. C’est son plus gros point fort.
AUTONOMIE
De là bien sûr également en découlera son autonomie, d’une durée record de 55 minutes à vide. Chaque batterie fait 1kg35, pour une capacité de 5935mAh, et vous en embarquez 2 à chaque vol. Vous pouvez même les plugger à chaud lors des remplacements, une à une, pour éviter d’éteindre le drone et gagner un temps précieux lors d’une utilisation en recherche de personne par exemple.
Alors évidemment cette autonomie peut descendre à 30, 35 minutes selon les nacelles ou accessoires utilisés. Le M300RTK peut en embarquer une au dessus, pour une lampe torche, un haut-parleur ou même une caméra et deux en dessous, pour la caméra thermique, la H20T, accompagnée de la P1 par exemple.
Si vous l’utilisez pour du live télévisé, ou du démoussage de toiture, de l’inspection fastidieuse, il existe même un système d’alimentation filaire vous permettant de le laisser indéfiniment en l’air.
Petit point réglementation, il faudra en agglomération, en France, y ajouter le kit parachute homologué pour une utilisation dans le cadre du scénario S3 ou S2 avec les coupe-circuits. Comptez 2000€ HT pour cette mise en conformité.
L’avantage de cette autonomie importante prend tout son sens lors de l’utilisation avec plusieurs radiocommandes, car il peut y avoir plusieurs pilotes qui se relaient pour en récupérer le contrôle et ainsi augmenter sa portée. Je le précise, mais la réglementation ne nous permet par en France de l’utiliser ainsi, ce sera simplement utile en formation avec le mode écolage pour un instructeur et un élève. C’est l’une des raisons qui fait que je m’intéresse à son acquisition entre autres.
RADIOCOMMANDE
Il s’agit ni plus ni moins que la smartController, première génération, mais avec une batterie externe, en plus, rebaptisée pour l’occasion DJI SmartController Enterprise chargeable je vous le disais via la station également. C’est une radiocommande confortable, qui a fait ses preuves, je vous laisse la comparer à la SmartController et à la RC Pro sorties récemment.
DJI SmartController EnterpriseSon écran de 5,5 pouces, avec une définition de 1080P, est très lumineux, 1000 candelas, il est tactile. La radio dispose d’un port HDMI, d’un lecteur de carte microSD bien sûr, ils sont protégés par un petit cache plastique, notamment pour une utilisation sous la pluie, ses antennes repliables, son dispositif additionnel pour la batterie externe et son trépied et en application préinstaller vous y trouverez DJI PILOT pour le contrôler.
Une parenthèse sur DJI Pilot. Cette application est destinée uniquement aux drones de la gamme Enterprise de DJI. Elle permet de nombreuses fonctionnalités :
- en thermographie, comme l’affichage simultané du spectre visible et invisible,
- en photogrammétrie avec l’organisation et la prise de vue en patchwork, nacelle verticale et inclinée, pour éviter la multiplicité des passages et améliorer le rendu en modélisation, les vols autonomes avec les waypoints très précis, conservés par la machine et qui vous permettent à plusieurs jours voir plusieurs mois d’intervalles, de réaliser un parcours et des prises de vues identiques de façon millimétrée, le suivi de personne.
CÔTÉ TRANSMISSION
Elle dispose de la technologie Ocusync, bien connue chez le constructeur chinois, sous ça forme « Enterprise » qui utilise les fréquences 2,4 et 5,8 Ghz. Cette technologie a désormais fait ses preuves et vous offrira une portée annoncée à 15km!
PILOTAGEPersonnellement il m’a très vite rappelé mon DJI S900, l’un des premiers gros porteurs de DJI. C’est réactif, mais brusque quand même, on sent qu’il y a du poids. C’est difficile de transmettre et partager un sentiment, d’autant plus que chacun à son expérience. Mais au pilotage on ressent que c’est une grosse machine à l’autre bout, on doit anticiper les changements de direction et les réactions dus à l’inertie.
Ce qui rassure sur cette machine c’est comme la série des M200, le côté plug and play. Sans être comparable à la facilité de mise en oeuvre d’un Mavic ou d’un Phantom et bien ce n’est pas non plus la panacée. Pour tout ce qu’il offre en possibilité, son encombrement et sa mise en oeuvre sont assez simples et justifiés.
NACELLE ZENMUSE H20
Pour les deux que je vous présente dans la vidéo en début d’article. La classique si je peux dire, sur cette machine en tout cas, la Zenmuse H20 qui ajoute 678 grammes au drone avec 3 capteurs.
Nacelle Zenmuse-H20Sa caméra dispose d’un zoom avec un capteur CMOS de 1/1,7″ de 20 millions de pixels, 3840 x 2160 capable d’enregistrer en MP4 à 30 image par secondes, comme en HD et côté photo en 5184 x 3888 en Jpeg.
Ce n’est clairement pas fait pour la captation vidéo, uniquement pour de l’inspection, du contrôle très précis. Même en zoomant, la stabilité offerte par le drone permet une restitution d’image exceptionnelle, avec une distance focale de 6,83 à 119,94 mm en équivalent 35mm : de 31,7 à 556,2 mm. « J’aime être précis ».
Le second capteur de cette H20 est une caméra grand angle avec un capteur CMOS 1/2,3″ de 12 millions de pixels, une distance focale de 4,5 mm équivalents à 24 avec une ouverture fixe à 2.8, sa définition vidéo sera en full HD 1920 x 1080 en mp4 et les photos seront en 4056 x 3040 en Jpeg.
Essentiellement utilisé pour switcher d’une vue zoomer à une vue large (Wide) en permettant de vous orienter.
Et enfin, cette nacelle emmène aussi un télémètre laser d’une plage de mesure de 3 à 1 200 m avec une précision de mesure de plus ou moins 0,20 m. Pour rappel, le télémètre laser vous permet de mesurer précisément la distance qui vous sépare de la cible et vous donne ses coordonnées précises.
C’est une utilisation atypique qui m’impressionne toujours même lorsque je vois les gars mesurer une distance en deux secondes sur un chantier.
Alors ce n’est pas un capteur LIDAR n’ont plus, même si le M300 RTK peut en embarquer pour cartographier avec une grande précision des reliefs et modéliser des édifices de façon remarquable.
Pour résumer la H20 :
- Son zoom optique hybride x23 et jusqu’à 200 en numérique,
- la capture en un clic qui permet de prendre une photo sur toutes les caméras disponibles, de zoomer, de se focaliser sur une zone à quadriller,
- l’horodatage qui relève les données GPS accompagnées de la date et de l’heure des images
Pardonnez-moi si dans cet article je ne vous en fais qu’une présentation sommaire, ça serait trop long et je n’ai encore pas passé assez de temps avec cette machine pour les connaître en détail et rapidement, on aura d’autres occasions.
NACELLE ZENMUSE P1
La seconde nacelle que je veux vous présenter, vous connaissez mon appointance pour l’audiovisuel et la création de contenu photo/vidéo, forcément si vous êtes sur la chaine : c’est la DJI P1.
D’un poids d’à peu près 800 grammes, utilisable de -20° jusqu’à 50°C comme la précédente et je vous le précise quasiment tous les accessoires du M300. Sauf qu’elle n’est pas IP45 alors que le M300 et la H20 le sont! Ils résistent donc aux projections de liquide en plus des vents jusqu’à 54km/h.
La taille du capteur est de 35,9 x 24 mm « ho mais c’est un plein format » qui est exploité à 34 x 19 mm en vidéo avec 45 millions de pixels effectifs.
Voilà, je crois que tout est dit en termes de qualité et d’exigences pour les professionnels de la photogrammétrie et de l’audiovisuel. J’entends par là ceux qui bossent avec le cinéma, les pubs…
Et bien sûr avec la gamme d’objectifs compatibles : 24, 35, 50mm tous les trois avec une ouverture de f/2.8 jusqu’à f/16.
Celui qui est fourni de base est le 35mm pour info.
L’obturateur de ce capteur est mécanique et non pas électronique comme la plupart des capteurs équipés sur les drones aujourd’hui. Cela va donner moins d’effets de flou et surtout de déformation de l’image. Dans la gamme loisir, bien qu’énormément utilisé par les pros, seul le Phantom 4 Pro, ici dans sa V2, utilise un obturateur mécanique.
L’enregistrement vidéo se fera en mp4 ou mov avec une définition 4K de 3840 x 2160 à 60 images par seconde.
UTILISATION DE LA PERCHE D-RTK 2
L’avantage de cette nacelle DJI Zenmuse P1, sans être encore une fois la Zenmuse L1 qui offre une solution LIDAR, c’est son capteur plein format, je vous le rappelle où la qualité va se retrouver dans la résolution des images et donc en photogrammétrie, couplée à la perche D-RTK 2, qui vous offrira une précision centimétrique bien plus importante sur les axes X et Y, mais surtout Z de l’ordre du centimètre. Vous le constaterez en passant de 15 à 20 satellites sans la perche à plus de 30 captés une fois associés.
Pour la modélisation de bâtiments en 3D, l’utilisation de la nacelle DJI P1 et de la D-RTK 2 est un vrai plus et indispensable pour un travail de qualité.
Par pitié, ne la confondez pas avec les perches des géomètres, les solutions GNSS, qui permettent de définir un point très précis sur un relief. Vous pourrez encore évoluer avec l’utilisation de ces systèmes et des cibles, on en reparlera, j’en suis certain.
Revenons au drone. Je dois vous préciser surtout avant d’évoquer le coût, que DJI vous oblige à prendre l’assurance DJI Care la première année. Même si par sécurité le drone dispose de la détection omnidirectionnelle dans 6 directions avec ses détecteurs, on est jamais trop prudent!
Vous trouverez différentes configurations de modes de vol à partir du commutateur de la radio : le T, le P et le S.
- En mode P la vitesse d’ascension max sera de 5m/s, la vitesse de descente de 4 m/s et la vitesse max d’évolution de 17 m/s.
- Pour le mode S (sport) ce sera de l’ordre 6m/s pour la vitesse d’ascension, 5m/s pour la vitesse de descente et de 23 m/s pour la vitesse maximum d’évolution de l’aéronef.
Vous le voyez sur les plans de présentation de la vidéo présentée en début d’article et sur les stories que je vous ai postées sur Instagram. J’ai fait un peu de teasing je l’avoue ces derniers jours, car je n’ai pas pu filmer tous les tests, tous les lieux, mais je voulais quand même vous en partager quelques images.
On va bientôt l’emmener sur un très gros chantier c’est promis.
La précision de vol sera remarquable notamment avec ces deux balises de positionnement GPS.
Balises de positionnement GPSChez Axiale, on s’interroge sur l’achat d’une machine idéale polyvalente et performante pour l’apprentissage et la réalisation de prestations en photogrammétrie et en thermographie, pour nos futurs stagiaires en formation télépilotage. Si le DJI M30T fraîchement annoncé nous fait de l’oeil, il a une appointance thermographie et le M30, plutôt inspection et contrôle uniquement, avec son zoom.
Même si ça semble être une excellente machine, le M300RTK a un coût.
À vous de vous interroger, peut-être partagez-vous également cette analyse pour vos utilisations et bien, j’espère que cet article contribuera à votre réflexion.
Mon avis
C’est un très bon drone pour de nombreuses missions de travaux aériens. Ses possibilités et accessoires, sa polyvalence en font l’un des meilleurs, voir la meilleure machine du marché actuellement. Bien sûr, son orientation est professionnelle, ça parait être une évidence vu son prix, car ses caractéristiques haut de gamme ont un coût, très variable en fonction de vos besoins en nacelles.
Actuellement, son tarif public, en moyenne sur les prix que j’ai relevés lors de la rédaction de cet article bien sûr, est entre 10 et 11000 € HT, nu sans nacelle. La station de charge avec 2 batteries, la radiocommande et le fly case étant compris.
Une batterie TB60 vous en coutera 690€ HT, une nacelle H20 qu’on a vu, la plus abordable 3700€ HT, la P1 à 5000€ HT, une nacelle LED pour éclairer le quartier et chercher votre chien qui s’est enfui, 1900€ HT.
La base station mobile, pour améliorer votre précision et la qualité de vos travaux en photogrammétrie, la DJI D-RTK 2, est à 2500 € HT.
De mon point de vue, avec le nombre de services et prestations réalisables, c’est un tarif abordable pour un équipement professionnel. La preuve, il y a plus de 300 Matrice 300 RTK enregistrées en France.
Preuve que les professionnels ont partagé, et sont convaincus, de ses capacités et de sa polyvalence.
Cet article aurait pu être encore plus long, il y a tellement de choses à vous dire, de la nacelle à essayer, des accessoires, des tests à réaliser, on pourrait en faire une chaine dédiée.