Le DJI DOCK au salon Airworks 2022 à Las Vegas
Bienvenue à toutes et à tous sur le blog Monsieur Jesaistout, WELCOME to Las Vegas, welcome to AIRWORKS. Bon, je ne vais pas vous mentir, vous avez reconnu le décor, je suis un très mauvais acteur. Je suis rentré des États-Unis ou je participais au Airworks, le salon mondial organisé par DJI qui présente les dernières nouveautés matériel et applications de la marque et surtout de ses partenaires, les fabricants d’accessoires et de solutions métiers.
J’y reviendrai dans le troisième article consacré à Airworks. Vous avez surement déjà consulté le premier, l’entretien avec Olivier, le Monsieur Communication de DJI Europe.
Dans ce second article, on va revenir sur l’événement de ce salon, la présentation du DJI DOCK. Une plateforme qui se positionne de façon permanente ou non au sol et qui contient un drone, le DJI M30 ou M30T version DOCK, pour lui permettre de réaliser des vols de façon autonome, piloté ou non à distance depuis internet.
Annoncé quelques semaines plus tôt, on attendait là sa première présentation public et découvrir son fonctionnement. Je vais vous le présenter avec les images que l’on a pu faire sur place, j’étais avec Sophie. Je vais également vous dévoiler ici, le premier modèle DJI DOCK importé en France, car j’ai eu la chance d’en rapporter un avec moi, même s’il y a une petite subtilité à ce modèle.
Le DJI DOCK est une vraie révolution dans notre domaine et je suis très heureux de vous le faire découvrir!
Le 11 octobre dernier, il y a tout juste un mois, le leader mondial des drones de loisirs et professionnel dévoilait au Airworks, le DJI DOCK. Une solution industrielle puissante composée d’un case qui embarque à l’intérieur un Matrice 30 capable d’évoluer en toute autonomie contrôlée depuis le cloud pour réaliser des missions automatiques.
- Présentation du matériel, le hardware – le software
- Présentation de la partie logiciel
- Les prospectives d’utilisations et d’applications possibles.
Le matériel
Il aurait été difficile d’être précis, comme aux habitudes du blog, en réalisant cette présentation sur place. Il était donc nécessaire de disposer ici en France d’un DJI DOCK, en chair et en os pour en faire le tour.
Après quelques restrictions et des négociations, je suis très sérieux, les équipes de DJI à DALLAS se sont pliées en 4 et c’est grâce également aux pouvoirs de persuasion d’Olivier MONDON, dans un coup de fil in extremis, que j’ai eu la chance de ramener le premier DJI DOCK en France : le DJI DOCK Miniature et j’en suis pas peu fier.
Unboxing du DJI DOCK miniature
C’est vraiment mignon, très bien réalisé, il y a encore moins de modèles que le vrai dans le monde. Il est magnifique, j’y tiens beaucoup c’est l’un des supers souvenirs du Airworks, mais vous vous en doutez, il ne va pas nous épater… en revanche, il va nous aider à mieux comprendre le système du DOCK grandeur nature qui s’ouvre pour laisser échapper la bête et se referme avant son retour tout en lui offrant une protection climatique et une charge autonome.
LE DOCK
Le DOCK mesure 80,5 cm de largeur sur 89,5 cm de profondeur et 84 cm de hauteur fermé et 1m 675 cm, presque deux mètres une fois ouvert. Son poids 90 kilos !
Disposé au sol, ça fait moins d’un mètre carré d’emprise au sol, et de disposer d’une connexion internet, en RJ45 ou 4G selon la région bien sûr. Il s’alimente sur prise, adaptée la aussi à la région, et il dispose d’une batterie de secours en cas de coupure : 5 heures!
Une fois décollé, le DJI DOCK se referme avant le retour du drone, il est donc nécessaire d’en disposer par sécurité pour son retour.
Même si l’on peut le déplacer très facilement, il nécessite d’être fixe, j’insiste, car on a vu des images du DOCK dans un pick-up, c’est uniquement pour son transport et souligner qu’il fait moins de 100 kilos. Ce n’est pas réalisable pour le moment en mission.
Il est capable de fonctionner à des températures de -35 à +50° Celsus, de jour, comme de nuit, par temps ensoleillé, comme sous la pluie puisqu’il est, comme son drone, IP55. Une norme qui lui permet de résister à la poussière et aux jets d’eau de toutes directions et même IP67! Là, c’est même la submersion occasionnelle pour une grande partie des technologies qu’il embarque. Le DOCK est vraiment conçu pour durer dans tous les environnements et pour qu’il y ait très peu de maintenance dessus.
Toutes les pièces qui le composent sont modulables pour faciliter sa maintenance, préconisée tous les six mois. Vous le laissez en extérieur 6 mois à bosser et une petite révision tous les 100 000 kilomètres.
Quelque chose qui m’a beaucoup impressionné sous la chaleur américaine, il dispose de son propre système de climatisation interne pour réguler, chaud comme froid, son stockage et ainsi préserver la machine et ses batteries.
Au décollage, le DJI DOCK supporte des vents de 43 kilomètres/heure et jusqu’à 54 en vol. Il dispose pour se faire, en plus des sondes de températures, de son propre anémomètre.
Mais ce ne sont pas là ces seuls capteurs! Il dispose d’un capteur de pluie, d’immersion dans l’eau, pour alerter en cas d’inondation; d’un capteur de vibration (en cas de tentative de vol ou de tremblement de terre, de mouvement de terrain), un capteur d’humidité aussi, et même une protection contre la foudre.
SÉCURITÉ ET CONTRÔLE
Côté sécurité et contrôle, il est doté d’une caméra de sécurité qui filme en HD à 360°.
Quant au M30, il dispose lui de ses propres capteurs capables de lui indiquer des vents violents synonymes de retour. On a l’habitude de ces alertes sur la radiocommande pour la plupart d’entre vous.
C’est très important, car il peut évoluer dans un rayon de 7 kilomètres pendant 40 minutes. Et à 7 kilomètres du DOCK, la météo peut être différente.
Il peut être disposé en montagne jusqu’à une altitude de 4000 mètres et il dispose, comme le M30, d’une balise RTK pour communiquer ses coordonnées GPS de façon très précise.
Le Matrice 30 qu’il embarque, vous le connaissez pour une grande majorité de ses fonctionnalités, je vous l’ai déjà présenté. Cependant, les 2 modèles de Matrice 30 qui équipent les DOCK sont spécifiques et ne peuvent pas être intervertis avec les modèles de série déjà connus. Il existe là aussi en deux versions le M30 et le M30T en version DOCK, spécifiques donc.
J’ai de la chance, j’ai pu obtenir la version miniature correspond au M30T.
PARTICULARITÉS
Ils disposent d’un système de charge très sophistiqué par induction qui débute une fois que les griffes l’ont locké, verrouillé, après son atterrissage, et le chargent en 25 minutes seulement et ça repart sans délai supplémentaire, sauf pour refroidir ou réchauffer les batteries (lorsque c’est nécessaire), et ce, pour 40 minutes de vols.
Notez que pour sauvegarder les batteries, les ingénieurs ont limité la charge à 90%.
Son système de transmission est connu, en 2,4 et 5,8 Ghz, la dernière évolution de la technologie Ocusync, O3 Enterprise.
Lors des tests effectués à Las Vegas au Convention Center, je n’ai remarqué aucune particularité à la réalisation des vols. L’équipe d’ingénieurs au sol commandait le démarrage à partir de la radio DJI RC PLUS avant de prendre la main et lancer une mission automatique depuis le Cloud avec FlightHUB.
La seule chose qui m’a impressionné c’est de voir le M30 se balader tranquillement au-dessus des passants du STRIP de Las Vegas, l’artère principale des casinos, presque au milieu (j’ose dire) des avions de passagers arrivant à l’aéroport et des hélicoptères. Je suppose que les niveaux de vols sont très clairs et très définis dans ces zones.
La boucle durait une dizaine de minutes avant de revenir et enchainer comme ça une demi-heure de démonstration matin et après-midi au milieu des conférences et ateliers. J’y reviendrais, je vous l’ai dit dans un article dédié au salon.
DJI PILOT 2
La partie gestion, l’administration maintenant. Comme vous avez pu lire précédemment, les ingénieurs disposaient sur place de la DJI RC Plus alors que le stand dernier permettait pourtant d’orchestrer les missions de façon automatique, pourquoi?
Le DJI DOCK se configure et se met en route, en premier ou lorsque vous le souhaitez, via la DJI RC PLUS connectée au DOCK directement via l’application DJI PILOT 2. Finalement ni plus ni moins que la gestion habituelle des M30 comme je vous l’ai présenté dans un précédent article.
DJI FlightHub 2, intervient là aussi en gestion des tâches à réaliser préalablement définies dans le cloud, ça aussi on l’a déjà vu ensemble. Pour ceux qui l’ont raté, voici le lien.
Il permet de le faire décoller à distance à partir d’une mission entièrement programmée, tant dans son trajet d’évolution que son orientation et celle de sa caméra, que dans les tâches à réaliser : modélisation, analyse de signature thermique, prises de vues… Les possibilités ne vont cesser d’évoluer.
Avec les fonctions One-Top Panorama Sync et Cloud Mapping de DJI FlightHub, vous pouvez imaginer une réalisation quotidienne d’un domaine skiable en 2,5D avec différents points où auront été réalisés des panoramas 360, idéal pour une vision rapide, globale et en temps réel d’un domaine skiable par exemple.
Là où cela va devenir très intéressant, c’est que l’API DJI Cloud, le protocole de gestion de la bête, le SDK est ouvert. Le SDK qui est vulgairement, je le rappelle, le protocole informatique qui contrôle la machine, ici le DJI DOCK et son drone. Je ne suis pas revenu dans le détail sur les capteurs des M30, mais la caméra grand-angle, le zoom 200X, le télémètre laser et la caméra d’imagerie thermique seront mis à contribution dans les applications grâce à l’ouverture du SDK.
DJI M30
Les entreprises, les développeurs peuvent donc librement venir bidouiller dans le code pour réaliser leur propre applicatif métier et imaginer les missions, les vols automatiques de demain, réalisables avec le DJI DOCK.
Ils peuvent récupérer les datas, les plans de vol, les vidéos et les photos, le positionnement, directement dans leur propre système s’ils le souhaitent pour intégrer à un process.
Les applications métier
Depuis son annonce, quelques équipes de privilégiés aux 4 coins du monde ont pu débuter les tests et le développement des applications.
Je dois vous dire qu’il n’y avait qu’un seul DJI DOCK à Airworks, celui que vous voyez sur les images de la vidéo présentée en début d’article, était gardé de jour comme de nuit par un agent. J’ai quand même pu l’approcher et le toucher librement un matin très tôt, mais je doute qu’il y ait beaucoup d’autres exemplaires produits pour l’heure.
Son déploiement est prévu aux États-Unis en 2023 et prochainement en Europe.
Il pourra permettre de contrôler de façon automatique des lignes ferroviaires. C’est déjà le cas pour l’entreprise présentée au Airworks et ça existe déjà en France, mais ici de façon automatisée de jour comme de nuit. Tout comme la reconnaissance des containers sur un cargo à l’approche d’un grand port maritime ou le contrôle régulier des puits de forage pétrolier pour la maintenance qui sont parfois très éloignés de toute infrastructure dans certains pays très vastes.
Je trouve ça formidable, objectivement, cette utilisation ne va même pas retirer du travail aux télépilotes déjà en place, car son utilisation est très spécifique.
J’imagine un dock disposé dans les massifs en France et qui toutes les heures scanne le relief à la recherche d’un départ de feu ou d’un d’individu grâce à sa signature thermique.
Je précise que les M30 version DOCK ne peuvent pas aller se poser dans un autre DOCK que le leur. Ils ne peuvent pas s’intervertir ce qui aurait pu être judicieux dans cet exemple d’utilisation.
On imagine aussi le contrôle d’une centrale nucléaire, d’un édifice scanné quotidiennement, modélisé et dont on superposerait les résultats pour prévenir tous les besoins de maintenance sur une structure déformée, déplacée… Un écrou déserré sur un parc éolien en mer…
Les utilisations sont innombrables, on ne peut qu’avouer une nouvelle fois le superbe bond en avant de DJI dans ce domaine.
J’espère que cet article a attisé votre curiosité et a répondu à vos interrogations sur le sujet.