Les applications et services drone de demain
Après avoir attisé les curiosités, les peurs même, selon son utilisation (tristement), dans notre société, il convainc enfin de son utilité par la simplicité de son utilisation et les nombreuses applications possibles.
Un constructeur ressort du lot, l’APPLE du drone avec près de 80% de part de marché, DJI est un leader incontesté du marché des drones. Le mois dernier, son salon annuel, absent ces deux dernières années en raison du COVID, a fait son grand retour aux Etats Unis dans le Nevada où j’étais présent.
Vous le savez déjà, en ayant regardé sur la chaîne les deux vidéos que j’ai déjà réalisées sur l’événement : la présentation du DJI DOCK et l’entretien avec Olivier Mondon de DJI Europe, si ce n’est pas le cas, abonnez-vous pour la session de rattrapage afin de ne plus rien rater, vous vous en voudriez.
Dans cet article, issu de la vidéo de notre chaîne Monsieur Jesaistout, beaucoup plus orienté métiers, applications, je vais pèle-mêle vous présenter les accessoiristes et développeurs des solutions qui m’ont le plus marqué durant cette édition de AirWorks : contrôle à l’autre bout de la planète, parachutes de sauvegarde, réalisation de vol et rapport automatique pour l’inspection de panneaux photovoltaïques, d’édifices et de toitures, à grand renfort d’intelligence artificielle.
- DJI, qui réservait une surprise à sa branche Agriculture
- Les solutions et applications métiers ensuite, certaines insolites
- les accessoiristes, les PAYLOAD, avec de vraies innovations.
Que nous réserve l’avenir? Retour sur l’édition 2022 du DJI AIRWORKS de Las Vegas!!!
Ce sera donc des produits, des services et des usages par des exemple concret d’utilisation, qui diffère de ce qu’on peut voir couramment dans l’hexagone.
Si j’attise votre curiosité, lors de ces brèves présentations, j’indiquerais dans l’article les liens de ces solutions pour vous permettre de poursuivre vos recherches. Peut-être que certains en revanches, auront déjà plus de connaissances sur les sujets abordés et pourront compléter ces découvertes en commentaires. Certaines des solutions que je vais vous présenter ont déjà plusieurs années comme Drone SENSe et viennent d’implémenter de belles mises à jour.
Ils sont dingues ces « Ricains », ou plutôt, ils sont frileux ces Européens car ce qui m’a choqué, je dois vous le dire en introduction, c’est que beaucoup des applications découvertes à AIRWORKS ne peuvent même pas être utilisées en France en raison d’une réglementation trop contraignante ou des lourdeurs administratives liées aux utilisations ou matériels hors scénarios standard nationaux ou européens, les SORA ou PDRA.
Je laisserais là aussi volontiers, les spécialistes se pencher sur la question, c’est loin d’être ma tasse de thé. Ça me dégoute même pour être honnête, après avoir été précurseur dans la réglementation drone, en étant parmi les premiers à cadrer les choses, il ne faudrait pas aujourd’hui que l’administration sauce française en devienne une contrainte pour le développement de la filière, à méditer, vous avez 4 heures.
La surprise de DJI
Allez, sans rancune, le tour du salon. Et pour commencer, honneur à notre hôte : DJI, qui présentait toute sa gamme Enterprise bien sûr, les Mavic 3 Enterprise, RTK et thermique, les M30 et 30T, le M300RTK, fleuron de la flotte DJI évidemment, et l’ensemble de ces nacelles dont la H20N et sa fameuse vision nocturne, le DJI DOCK, que je vous ai présenté dans le détail dans la précédente vidéo, mais également, de façon plus discrète, le dernier né des AGRAS, les drones dédiés à l’agriculture : le T40.
L’AGRAS T40
D’une envergure de plus de 2 mètres : 2 et 184 cm avec un poids de 50 kg au décollage, à vide, et jusqu’à 101 kilos pour l’épandage et 90 kg pour la pulvérisation. Sa taille est très impressionnante vous vous en doutez et un moteur fait la paume de ma main, sacré machine; le plus gros drone civil produit en série au monde!
Le T40 est le seul drone dédié à l’agriculture capable d’embarquer 70 litres de produit pour traiter jusqu’à 21,3 hectares par heures de terre agricole, 4 hectare en vergers et 1,5 tonnes d’engrais par heure pour les missions d’épandage.
AGRAS T40 de chez DJI
Autre promesse technologique sur cette machine, la charge ultra-rapide en 9 minutes jusqu’à 1500 cycles. Autant vous dire que le drone ne s’arrêtera presque jamais. Grand frère du T10, seul autorisé en France pour l’heure, et du T30, lui aussi déjà présent chez ABOT en France, mais non autorisé à voler, excepter sur dérogation.
Comme ses deux petits frères, il est lavable à grandes eaux, il se positionne de façon ultra-précise grâce à ses balises RTK, le tout est contrôlé avec la nouvelle star des radio-commandes DJI que je vous ai déjà présentée : la RC Plus.
Le T40 est capable de traiter en s’adaptant au relief, il orchestre seul le traitement de la parcelle indiquée au préalable et revient se poser dès qu’un besoin de produits ou nouvelle batterie est nécéssaire, le tout de façon intelligente en optimisant sa distance d’évolution par rapport au point de ravitaillement.
Voilà ce que je pouvais vous dire rapidement sur ce nouveau drone présenté à AIRWORKS.
LA SOLUTION DRONE SENSE
AXON AIR est une application, by DroneSENSe, qui permet la prise de contrôle à distance d’un drone DJI via une manette de jeu Playstation 5, depuis n’importe où dans le monde. Cette solution est connue depuis quelques années, mais ne cesse de progresser. Axon est une entreprise spécialisée dans les solutions destinées à la sécurité civile, le Public Safety.
Lorsque l’application est installée et que vous avez adhéré au service depuis le site Drone SENSe, l’application AXON AIR se substitue à celle de DJI, DJI Pilot 2, pour piloter votre drone : un M300 ou un M30.
À une exception près que le télépilote, obligatoirement présent sur site, une fois qu’il a réalisé ses routines de contrôle et fait décoller la machine, il définit une zone de vol, un volume, dont il peut céder la gestion totale à un autre pilote connecté à distance et qui dispose devant lui, sur son ordinateur de l’intégralité des commandes du drone et de l’altimétrie, à partir d’une manette de console de jeu.
Pour l’avoir vu à l’oeuvre au salon, à des centaines de kilomètres de distance, c’est très impressionnant.
Dans quel cas peut-on l’utiliser concrètement?
Au DJI Airworks, j’ai eu la chance d’échanger avec le Sergent Justin ANDERS, il est le Manager Général du programme d’intégration des drones au département de police de SAN ANTONIO au TEXAS.
Sergent Justin ANDERS avec Monsieur Jesaistout au DJI AIRWORKS 2022 de Las vegas
Disposant déjà de moyens aériens conséquents, mais non illimités, comme vous pouvez le voir sur les images de la vidéo en début d’article, ils ont positionné aux 4 coins de cette ville, ville de plus d’un million et demie d’habitants, des drones, aujourd’hui des DJI M300RTK et des M30T. Ils sont gérés par des opérateurs de police qui en assure la maintenance et le décollage avant que le commandement des opérations en prennent le contrôle à distance au besoin pour se projeter sans délai sur tous types d’intervention.
La prise de décision est rapide, gérée par le commandement et les moyens adaptés sont ainsi déployés au plus juste des besoins, que se soient pour la sécurité ou pour les secours. Avouez que c’est très impressionnant, on limite les problèmes de liaison, d’interférence en ajoutant un contrôle et un retour vidéo en direct depuis le monde entier.
SOLUTION ANGELSWING
En 1 mois, j’ai pas exploré un dixième des possibilités de cette solution. Je sais que Florent, notre instructeur photogrammétrie au centre de formation, le fera pour moi. Il s’y connait bien mieux sur ces sujets, c’est notre spécialiste 3D et METAVERSE pour la partie complexe, je reste celui des suivis de chantier.
Et c’est surtout pour ça que cette solution m’a intéressé. Avec Angelswing, vous programmez votre mission de vol, vous réalisez une modélisation, jusque là, rien de nouveau, en revanche, une fois modéliser, les différentes textures peuvent être classifiés : bâtiments, minéral, végétal, matériels de chantiers, entrée de secours, canalisations… pour être implémenter dans un modèle ou dans différents couches, les calques!
On a donc la réalisation d’orthophotographie en 2D et 3D, les réalisation des modèles numériques de surface, les nuages de points, la superposition CAO et BIM 3D.
Vous pouvez de façon simplifiée importer un chantier, en vue de superposer les différentes évolutions, les progrès, importer un village, une ville un quartier tout entier.
Sans être un générateur BIM, ne me faites par dire ce que j’ai pas dit, mais ça fonctionne de la même manière et le clou du spectacle, le tout peut-être exporté en l’état dans le métaverse pour implémenter un quartier, un chantier, une scène dans un jeu, par exemple.
Il y a même une fonction simulation, qui permet, grâce aux images déjà réalisées, d’ajouter comme sur un jeu vidéo (comme les SIMS), des personnages ou objets virtuels en 3D, des plots de chantier, des bâtiments, des véhicules, à l’échelle bien sûr pour présenter par exemple la prochaine phase de travaux et la simuler pour évaluer les besoins d’espace, de sécurité ou réaliser une maquette pour les équipes dans le but de les guider dans les procédures de sécurité à mettre en place.
Ce n’est pas du tout gadget, c’est très simple et efficace, on devrait vraiment intégrer ce type d’utilisation sans délai en France. La promesse de cette solution, c’est de faire tout ça simplement, et depuis un seul outil en ligne, sans connaissance.
Ça mérite bien sur d’être éprouvé, loin de la démonstration parfaite auquel j’ai pu assister, car j’avoue que ça parait très complet et intuitif, ce qu’il manque parfois à la concurrence.
Je précise que je n’ai aucune affiliation, partenariat, revenus avec les solutions et produit que je présente dans cet article et que je n’ai pas reçu de menaces pour ce faire.
DRONE DEPLOY
C’est une autre solution software, logiciel, connue elle aussi.Drone Deploy est une plateforme qui permet de centraliser et organiser tous les usages du drone. Elle permet de capturer un lieu, bâtiment, terrain, chantier, depuis l’application DroneDeploy Flight, de consulter en direct les informations sur une carte, de les analyser en ajoutant sur les vues réaliser des mesures et annotations facilement, de pouvoir réaliser ensuite une visite en 360 degrés, et se balader facilement pas à pas dans la prises de vuesen mettant des POI sur lequel vous pouvez switcher.
Drone Deploy permet de générer des rapports détaillés et tout cela de façon collaborative car vous y ajoutez autant de collaborateurs et drones que vous voulez pour la gestion de votre flotte.
Drone Deploy c’est clairement le type d’application qui sera développée autour du DJI Dock pour automatiser les tâches, classer et analyser les données.
LOVELAND INNOVATIONS
Une dernière solution technique épatante développée par Loveland innovations. Encore une plateforme, cette fois-ci destinée à vous simplifier la vie lors des inspections de toitures ou de panneaux photovoltaïques. Il y a deux solutions, mais elles fonctionnent pareil.
À partir d’un pack matériel et logiciel réalisé avec un DJI Phantom 4, cette solution clé en main, IMG ING, permet de capturer un bâtiment ou une toiture et d’analyser de façon automatique les images pour y détecter les fissures, les tuiles endommagées, et les classées par famille; calculer les surfaces, et en ressortir en autant de temps qu’il faut pour le dire, un rapport détaillé, complet à destination des syndics, des propriétaires, d’un diagnostic…
Et il en est de même avec la seconde solution similaire, dédié aux panneaux photovoltaïques pour analyser l’état, la pente, les surfaces, l’exposition… toujours dans le but d’en ressortir sans délai un rapport détaillé et faciliter la prise de décision.
Cet outil doit faire gagner du temps en orchestrant la mise en page du rapport détaillé et en analysant grâce à son intelligence artificielle les images pour détecter les anomalies.
Les accessoiristes
On en connait certains, puisqu’ils sont déjà importés en France, même si souvent ils sont peu connu comme CZI, importé par Fling Eye, qui propose des haut-parleurs, des projecteurs LED, des caméras infrarouge, nocturnes, pour les gammes Mavic et Matrice.
J’ai bloqué sur un système que j’ai trouvé très judicieux de captation sonore pour drone, c’est plutôt rare, vous vous en douter, car le drone pollue son environnement sonore et on n’entends que lui, mais CZI propose une captation sur perche, à partir d’un micro canon adapté au Matrice 30, c’est judicieux, ça doit capter le son à 10 mètres, ça ne demande plus qu’à être testé.
La plateforme M300 RTK qui reste dans ce salon celle qui bénéficie bien sur de la plus large gamme d’accessoires, les payload, c’est-à-dire tous les capteurs, nacelles, dispositifs additionnels qui apportent sa fonction principale ou secondaire au drone.
SOARABILITY, la, on est dans du lourd. Cette boite fabrique les capteurs parmi les plus pointus au monde, pour le marché des drones.
Installé sur du M300 ou M30, le Sniffer4D, par exemple, porte bien son nom, c’est un module qui s’installe au dessus et permet de réaliser des relevés et l’interprétation de l’état de l’air : taux de pollution atmosphérique en ville dans les embouteillages, taux de carbon, taux d’émanation de gaz naturel pour l’inspection des pipelines; 9 gaz différents, je vous mets le lien.
En plus de détecter un taux anormalement élevé au cours de son vol, le module précise, grâce aux données GPS, les zones touchées sur une cartographie précises.
Détection des zones touchées
Grâce à son partenariat direct avec DJI, comme toute les marques présentes à Airworks, elle bénéficie de l’ouverture de toutes les données du drone nécéssaire à cette précision et son implémentation facile.
SPEEDIP – DISPOSITIF DE PRÉLÈVEMENT D’EAU
Soarability, dispose même de capteurs pour la surveillance météorologique, pour la force du vent avec une perche, de capteurs pour les radiations nucléaire, un dispositif de prélèvement d’échantillon d’eau également, très impressionnant, à partir du M300, le SPEEDIP, jusque’à 2 litres; il y a 3 modèles dispos.
Tout cela de façon très plug and play, pour ce module. Ca s’installe en quelques minutes, encore faudra t-il savoir interpréter les résultats. Ce sont des utilisations évidement très spécifiques.
Focus sur un autre accessoire très bien fait, dommage qu’il ne soit pas disponible en France, à ma connaissance, ou pas encore, le parachute FlyFire pour M300 et M30. Il se plug très rapidement, très belle finition, il est amovible et dispose d’un déclenchement à distance qui se dispose sur la radiocommande pour le déclenchement.
Un troisième modèle existe plus petit pour le Mavic 3, appelé MANTI qui vient lui aussi ce pluger sur le dessus grâce au port PAYLOAD.
Pour conclure, vous avez remarqué que j’ai peu évoqué l’utilisation des capteurs LIDAR, pourtant nombreux, je n’ai bien sur pas le temps d’aborder tous les sujets passionnants.
Mais mon petit doigt me dit qu’il y aura une suite à toutes ces présentations. J’espère que ce retour sur le salon Airworks vous a plu, c’était le dernier article de la série qui lui était consacré, mais pas le dernier aux Etats-Unis, je vais revenir très vite, c’est promis.