Le remplaçant du DJI Air 2S vient d’être dévoilé, le DJI AIR 3. Et comme beaucoup, vous voulez savoir quelles sont leurs différences majeures? Etait-il nécéssaire de le remplacer? Quels sont les gains?
Je ne vais pas laisser de place à l’effet d’annonce, vous avez peut-être lu l’article de présentation unboxing et les test du Air 3 que j’ai publié. Si c’est pas le cas, c’est que vous n’êtes pas abonné, mais quoi?! Corrigez ça tout de suite, ça me fait plaisir, vous aiderez la chaine et un passionné de drone comme vous.
Le AIR3 est une refonte en profondeur du Air 2S, ce n’est plus la même base. Ce n’est pas une simple évolution des specs et c’est ce qu’on va étudier et tirer les conclusions dans ce court article.
DJI AIR 2S VS DJI AIR 3, c’est parti !
Allez, on ne va pas balancer des mots inutiles en l’air, mieux que d’avoir l’air idiot, je vais résumer ce qu’il ne fallait pas rater dans l’annonce du Air 3 qui rend obsolète son prédécesseur le Air 2S pour vous permettre de vous faire votre propre avis.
DJI nous habitue à toujours plus, avec un rythme qui peut sembler effréné lorsqu’on suit l’actualité de toutes les sorties de la marque, mais il faut remonter en avril 2021, une éternité dans notre domaine, pour la sortie du AIR 2S.
A l’époque, il avait fait sensation en remplaçant un peu rapidement le Air 2, sorti à peine quelques mois plus tôt, comme une erreur.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
Design
Esthétiquement pour commencer, ils sont bien différents, sans surprise. La première chose c’est le capteur! On reviendra en détail dessus avec une grosse prise de risque de DJI, on verra si ça paye.
Le AIR 3 parait plus imposant car il est légèrement surélevé, fini de mettre les capteurs à ras du sol près des pierres pour DJI. Il est légèrement bodybuildé, un leafting esthétique qui fait du bien.
Il reste très compact une fois replié, mais quand même environ deux centimètres de plus, aussi bien en hauteur, qu’en longueur et largeur, ce n’est pas rien. Avantage au AIR 2S sur l’encombrement.
Poids drones DJI AIR2S VS AIR3
Leurs poids également diffèrent, et pas qu’un peu, de 720 grammes pour le AIR 3 à 595 grammes seulement, jadis pour le AIR2S.
Bon déjà, premiers points qui vous confirment mes mots d’introduction, on n’est pas sur la même base, ce drone est une vraie refonte, je poursuis.
Avec ses 720 grammes, le AIR 3 dispose même de sa certification européenne, classe C1, et donc le survol de personne isolée est tolérée, le vol en agglomération aussi. Pour l’heure uniquement à son propre domicile en respectant la règle du 1 pour 1 et en dehors de toute zone contrôlée.
Mais cela pourrait bien évoluer et donc il permettra de voler dans bien plus de lieux. C’est une donnée importante.
Temps de vol et vitesse d’évolution
Son temps de vol, 31 minutes pour le Air 2S contre 46 minutes pour le Air 3, une vraie claque non négligeable.
C’est d’ailleurs à présent que je vous présente le premier test terrain, celui justement de l’autonomie effective en vol.
Je vérifie que les batteries des drones soient bien chargées à 100% chacune avant de les mettre en marche.
On peut remarquer que le DJI AIR 2S met à peu près, deux fois plus de temps à s’allumer que le Air 3. C’est une donnée peu importante pour moi, mais qui peut l’être pour ceux qui font de l’événementiel.
J’ai soigneusement préparé les deux machines, pour un vol stationnaire, qui vous le savez est celui qui consomme le plus d’énergie. Côté météo, il fait beau, il y a un très léger vent, insignifiant. Je vais placer le DJI Air 3 pour commencer à 25-26m avant de faire décoller tout juste une minute après le DJI Air 2S.
Je vais lui aussi le placer autour des 25 mètres. Vous pourrez apercevoir d’ailleurs le Air 3 déjà en place et c’est parti pour de longues minutes.
Le Air 2S est légèrement moins stable que le Air 3, par rapport à son poids peut-être.
Les 10 premières minutes se passent bien, et à tout juste 19 minutes de vol, il faut décompter celle du départ différé, le Air 2S à 20% de batterie restante, tout juste 5 minutes de vol encore, enclenche le Retour Automatique au point de décollage, le fameux RTH que je vais interrompre pour venir le poser juste à côté.
En vol stationnaire, le DJI Air 2S aura tenu 20minutes et 30 secondes, il lui reste 12% de batterie pour un temps de vol estimé à 2 minutes 48.
Quant au DJI Air 3, le vol se poursuit lui jusqu’à la 30e minute et le déclenchement à son tour du RTH à 20% également, pour un temps de vol restant lui de 7 minutes 50.
Il aura tenu précisément 31 minutes 30 secondes. Il lui reste encore 15% de batterie contre 12 une fois posé pour le AIR 2S et 5 minutes 22 estimés.
Les vitesses d’évolution maintenant, en mode sport 19 m/s, soit 68,4 km/h pour le Air 2S contre 21 m/s pour le DJI Air 3, soit 75,6 km/h.
Prenez également en compte que la plage d’utilisation verticale de la nacelle, son amplitude mécanique, est beaucoup plus importante, -135 à 45 degrés sur le AIR 2S et jusqu’à 70° sur le AIR 3.
Concrètement, sur les plans le long des reliefs ou des édifices, comme ici une éolienne, on démarre de beaucoup plus loin pour faire un effet d’ascension sympa. Je vous laisse constater la différence.
Les vitesses d’ascension et de descente sont à 6m/s pour l’un et 10 désormais pour l’autre. Une donnée importante, notamment pour le comportement en vol, ça en dit long sur la puissance des nouveaux moteurs brushless.
Le DJI AIR2S résiste à des vents de 38,50 kilomètres par heure contre 43,2 pour le Air3 désormais, ce n’est pas une différence significative ici.
Stockage
Pour le stockage, en dépannage, 8Go, ça reste inchangé, le reste sur microSD inséré derrière le drone. Je vous mets en commentaire sous la vidéo de celles que j’utilise. On a également le transfert rapide sans fil du contenu sur votre tel via le WIFI 5.
La protection d’obstacles si cher à beaucoup d’entres vous, a nettement été améliorée. On passe du système APAS 4.0 en avant, en arrière, en haut et en bas, pas sur les côtés, à la détection omnidirectionnelle, la bulle de protection 360° du système APAS 5.0.
Côté machine, pour terminer cette première partie avant les capteurs et leur qualité d’image, je dirais qu’on ne peut pas parler d’un vrai step, mais d’une évolution logique, classique des caractéristiques de vol.
Radiocommandes
La DJI RC-N1 est remplacée par la DJI RC-N2, esthétiquement identique, mais avec un nouveau protocole de transmission en O4, avec 6 antennes qui améliorent de facto les distances et la qualité de transmission du signal.
Mais pour nous en France, on ne frôle jamais avec les distances annoncées de 8km en Europe. On espère simplement plus de stabilité.
En revanche, l’autre radiocommande compatible avec ce AIR 3 et dont on ignore actuellement si elle le sera avec les drones de génération précédente, AIR 2S et Mini 2, c’est LA nouvelle DJI RC2, remplaçant la DJI RC, avec leurs écrans, les mêmes boutons et fonctionnalités, MAIS avec des antennes qui corrigent le défaut majeur qu’on connait à la RC, les saccades et coupures du retour vidéo dès qu’il y a un peu de relief ou interférences.
Capteurs
Côté SPECS, on voit bien qu’il y a un truc qui change devant, et pas des moindres…
Le célèbre capteur d’un pouce du AIR 2S est remplacé par 2 capteurs 1/1,3 pouce. Alors là, on va pas se mentir, c’est une grosse prise de risque sur le papier de DJI, c’est beaucoup plus petit!
Le DJI AIR 2S possède un capteur 1 pouce, CMOS de 20 MP avec un FOV de 88°, l’angle de vue équivalent à un 22mm qui ouvre à f2.8.
Le DJI AIR 3 a quant à lui, deux capteurs de 1/1,3 pouce de 48 MP. Le principal, qui a un FOV de 82°, équivalent à 24mm, qui ouvre à f1.7, et le second, une télécaméra de fois 3, donc un FOV 35°, équivalent à un 70mm qui ouvre à f2.8.
La taille des pixels reste en revanche la même sur les deux modèles : 2,4 microns… Mais là, excepté si on ne s’en tient qu’à la théorie, je suis obligé de défendre DJI, j’ai vu les résultats et je vous les propose d’ailleurs quelques images de comparaison.
En photo pour commencer, j’ai volontairement débuté par les heures ou je sais que ces capteurs sont en difficulté, car le but c’est de savoir si DJI s’est amélioré dans le résultat final.
Les photos que je vous propose sont brutes, sans retouche, au format JPEG et en mode automatique, on ne pourra pas dire que j’ai triché.
J’ai parfois légèrement recadré, mais en veillant à toujours utiliser le même coefficient pour superposer les images et vous offrir une juste comparaison. Sans abuser bien sûr, ce serait stupide de trop zoomer, ça n’a pas de sens et vous ne le ferrez pas, jamais, en post-prod dans vos créations, que ce soit en photo ou en vidéo.
L’image est plutôt belle, des deux côtés, très clairement, le DJI AIR 3 propose une photo plus détaillée à la plage dynamique plus large, on s’en rend compte dans les fourrages, on pourrait presque croire que c’est lui qui a le capteur le plus gros. C’est pas pour autant médiocre avec le Air 2S, mais légèrement plus lissé.
Ça se confirme nettement dos au soleil, il n’y a pas photo, les images sont bien différentes entre les deux capteurs. On a beaucoup plus de détail avec le Air 3.
Sur ces plans, ça ne fait que se confirmer en vidéo, on retrouve les mêmes différences. Une image plus lumineuse, plus détaillée et surtout une plage dynamique beaucoup plus importante sur le Air 3.
Autre lieu, autre ambiance, l’occasion pour moins de tester les capteurs périphériques de détection d’obstacles évoqués précédemment, mais surtout dans cette scène, voir si la gestion de l’exposition est meilleure en auto.
Là aussi, c’est très différent. Il y a encore à l’arrière-plan de l’information, du détail, on voit clairement la clôture alors que ce n’est pas le cas avec le Air 2S qui crame carrément l’arrière-plan. On met ici vraiment le doigt sur ces points faibles.
Une meilleure gestion donc de l’exposition pour le Air 3. Les drones sont bien en exposition et en autofocus automatique, je me répète, et je vous laisse le constater sur l’enregistrement du retour vidéo.
Autre scène, je tiens cette fois-ci les drones à la main pour essayer d’avoir une belle image superposée. La différence est moins flagrante, mais elle est toujours bien là.
Qu’est-ce qu’elle est belle cette image de Air 3, on dirait que la scène a plus de couleur, très belle gestion de l’expo. La signature colorée est différente avec le Air 2S, parfaitement utilisable et très belle elle aussi sur cette belle scène.
Les rochers sont très clairement surexposés en Air 2S, dommage, mais c’est une réalité!
Ce sont de très bons drones, mais le AIR 3 est au-dessus sur ces images.
Bon, je crois que la messe est dite, on voit clairement la différence entre ces deux capteurs, la aussi le niveau de détail sous le pont avec le Air 3 alors que c’est très sombre avec le Air 2S et ça, sans évoquer en plus la présence du second capteur que j’ai présenté dans le premier article.
Il ne s’agit pas du tout du même matériel, ce n’est plus la même génération.
D’un côté on a un capteur 1 pouce d’ancienne génération dit rétro-éclairé et de l’autre, on a un capteur empilé, une technologie qui commence petit à petit à faire son apparition, de nouvelle génération.
Les résultats sont très différents.
Le capteur principal ouvre plus et laisse entrer plus de luminosité. Les scènes nocturnes ou à faible luminosité son incomparables, on a vraiment fait un step!
Quant au second capteur, la télécaméra optique x3, mais qui peut zoomer en x9 numériquement, permet de créer un effet de profondeur, d’apporter un plus sur les différents plans, c’est un effet introduit sur le Mavic 3 pro, c’est nouveau, là encore, c’est un vrai step pour les créations.
Les spécifités caméra
Le Mavic Air 2S propose une résolution très appréciée en 5,4K à 30 images par seconde alors que le AIR 3 propose une 4K jusqu’a 100 images par seconde, contre 60 précédemment.
J’apprécie la 4K en HDR, le format HLG, je trouve ce format vraiment sympa, prêt à partager et j’avais pesté au lancement du AIR 2S contre sa suppression.
L’arrivée du mode vertical en 2,7K à 30 images par seconde vient également confirmer ce step de performances.
Un vrai nouveau mode nuit en vidéo est présent. On a fait sa connaissance sur les Mavic 3 Pro, c’est une belle amélioration de l’image en coucher de soleil, là ou ça bruitait un peu avant. Le dual ISO natif fait son job avec deux valeurs : 100 et 12800 ISO, pour lesquelles pixel par pixel, on garde le meilleur.
Les panoramas photos en revanche, ont fait un vrai STEP également! Là je dis OUI, avec l’assemblage c’est un plus! 2,5 fois plus détaillé 13000 x 6500 pixels contre 8192 x 4096 pour être précis comme à mes habitudes. Et disponible en plus en HDR.
FONCTIONNALITES
Côté fonctionnalités, le menu des deux modèles est très alléchant, des deux côtés, et c’est bon de le rappeler. C’est l’un des drones les plus polyvalent chez DJI pourtant réputé pour segmenter. On a presque toutes les fonctionnalités possibles et imaginables.
Les Quicshots, les mastershots, les différentes fonctions de prises de vue photo, panorama et timelapse, même l’hyperlapse est là désormais disponible en mode vertical, c’est le plus du AIR 3 en fonctionnalité.
Hyperlapse qu’on peut même réaliser en cercle, en pilotage libre ou en course lock, avec une évolution constante.
Et enfin, encore une fonction qu’on connaissait et qui s’améliore : les Waypoint. pour se la couler douce après avoir programmé son vol, il s’exécute de façon automatique en suivant le parcours tracé.
Et puis quelques points, non négligeables à mettre à l’actif du petit dernier, c’est normal.
Le système APAS 5.0 utilisé avec le focus track permet le suivi d’un sujet de façon automatique avec une plus grande sécurité avec la protection sous tous les angles.
Et c’est d’ailleurs le cas lors du RTH avancé, le Return To Home, déclenché sur la radiocommande par le pilote ou lorsque le niveau de la batterie est faible. Le drone retourne à son point de départ en évitant les obstacles sur sa route, c’est à l’origine de nombreux crashs, c’est pas gadget du tout pour ce drone qui se destine plutôt aux débutants.
Autre différence matérielle, le chargeur multiple du AIR 3 avec ses nouvelles batteries dispose d’une fonction concentrateur de charge. Il permet, après un appui long sur le côté de la station, de concentrer la charge de l’énergie stockée dans les autres batteries pluggées, d’orienter la puissance vers la batterie la moins vide pour la charger sans délai en priorité.
TARIFS
Le DJI AIR 2S est toujours au cataloque, sur le site DJI a 999€ et le bundle a 1299€ avec les 3 batteries, chargeurs, sacoche, radio RC-N1, de base, et les filtres, disparux malheureusement sur le Air 3.
Le DJI Air 3 est à 1099€. 100€ de plus et 1349€ en bundle, 50€ de plus ici avec la DJI RC-N2. Pour un drone 3 ans plus recent, lorsque l’on tient compte de la conjoncture et l’inflation qu’on vient de subir, je trouve cela raisonnable, sans pour autant minimiser le budget que ça représente : 1549€ pour le pack que je viens d’évoquer.
Je vous conseille d’attendre un peu si vous ne pouvez pas encore vous le permettre pour faire un vrai step de performances. Je vous met tout ça en commentaire sous la vidéo avec les liens et mon avis actualisé.
Et vous? Qu’en pensez-vous? Quelle est votre analyse après avoir vu ces images? Faut-il changer si on est propriétaire d’un AIR 2S?
Je suis sur que les propriétaires passionnés, s’ils aiment le matos autant que moi, prient pour que je dise oui!
« T’as vue chérie! Il a dit qu’il fallait le changer… »
…et bien non, le step est important, mais le AIR 2S il fait le job, il a très bonne réputation, il fait de belles images, SAUF pour un soucis de règlementation pour ceux qui l’utilisent déjà en exploitant avant le 31 décembre 2023 pas d’inquiétude, vous pourrez l’utiliser dans les mêmes conditions pendant encore 3 ans.
Pour les autres ou une acquisition en 2024, raisonnablement, il faudra switcher pour être serein et pouvoir voler, je vous l’expliquais précédemment, dans de plus nombreux lieux.
Pour les autres et ceux qui comprendront, chez moi on dit que « quand on ne veut plus de son chien, on dit qu’il a la rage », cela sous-entend que si vous voulez changer, vous trouverez une excuse pour.
L’important c’est de se faire plaisir, c’est une passion, ça n’a jamais été fait pour être rentable, surtout lorsqu’on est fan de DJI. J’espère que cet article vous a permis d’y voir plus clair, point par point, et que je n’ai rien oublié. Pardonnez-moi si c’est le cas.