Drone agricole, idéal pour l’analyse des cultures
Analyser les cultures pour augmenter les rendements, détecter la présence de rongeurs, de nuisibles, comptabiliser les plans, expertiser les dégâts engendrés par le passage d’animaux ou les intempéries, améliorer l’action des traitements, aider à la prise de décision… C’est l’objet de cet article sur le drone DJI Mavic 3 Multispectral Edition. Je vais vous le présenter.
Toujours plus loin dans l’analyse des données, DJI améliore les performances de cet outil qui remplace le DJI Phantom 4 Multrispectral.
Destiné aux agronomes, aux agriculteurs, aux techniciens, aux prestataires de services drone, aux ingénieurs forestiers, le Mavic 3M a pour principal atout de posséder un capteur multispectral combiné simultanément à un capteur RVB et la possibilité d’ajouter le module de positionnement RTK. Ce qui permettra donc de remplacer, supplanter le Mavic 3 Enterprise, aussi pour de la photogrammétrie technique, en plus des missions agricoles ou environnementales.
Dans cet article issu de la vidéo YouTube Monsieur Jesaistout, je vais vous détailler en plusieurs parties le drone DJI Mavic 3 Multispectral :
- La présentation détaillée des caractéristiques et fonctions des capteurs de ce M3M
- Quelle application et comment analyser les données?
- Peut-il faire de la photogrammétrie (orthophotographie et modélisation)? Quelles sont ces différences avec le Mavic 3 Enterprise sur ce point?
- Peut-il être utilisé pour des missions de prises de vues classiques photo et vidéo?
- Quelle différence avec le Phantom 4 Multispectral qu’il remplace?
- Quelle formation pour l’utiliser?
- Et enfin quelques remarques, mes conseils et mon avis.
Encore un bel outil proposé par DJI dans sa gamme Mavic 3, désormais bien étendue. Le Mavic 3 multispectral pèse 951 grammes nu et jusqu’à 1050 grammes avec les accessoires possibles. Il est compact, très facile à transporter, surtout livré dans un bel et robuste écrin, la valise de transport de la série Enterprise, je vous le précise tout de suite, sa couleur et son design sont sobres et déjà bien connus.
Il ressemble trait pour trait à ses frères, excepté de légers détails comme la sérigraphie Enterprise, propre à la gamme professionnelle, le capteur solaire sur le dessus, on y reviendra, et bien sûr la nacelle Multispectral.
Spécificités techniques du DJI Mavic 3 Multispectral
Cette nacelle combine une caméra multispectrale de quatre capteurs de 5 millions de Pixels :
- (G) Vert/Green
- (R) Rouge/Red
- (Red Edge) RE Bord Rouge
- (NIR) proche Infrarouge
Sur le dessus : il dispose d’un capteur de lumière qui capture l’irradiance solaire et l’enregistre dans un fichier image, ce qui permet la compensation lumineuse des données d’image pendant la reconstruction 2D afin d’obtenir des résultats NDVI plus précis. Sa lecture multi-angulaire permet de mieux prendre en compte le sens du soleil.
Ces capteurs permettent une lecture dans le spectre invisible, dit multispectral, pour réaliser des relevés aériens de haute précision, pour la surveillance de croissance des cultures, pour mettre en évidence les différences de potentiel, et générer ensuite des cartes, des orthophotos, de prescription NDVI, le plus utilisé, et d’autres indices de végétation.
Et un capteur RVB, CMOS 4 tiers, de 20 Millions de pixels, avec un obturateur mécanique, jusqu‘à 1/2000 ième à un intervalle de 0,7 seconde.
En photo, ce capteur, produit des images de 5280 x 3956 pixels, en JPEG et en RAW, et en vidéo, du 4K. Dommage que ce soit uniquement au format MP4, à une cadence unique de 30 images par seconde, en H.264, à un bitrate de 130 Mbps. Ce n’est quand même pas négligeable pour une grande majorité des usages.
Quelles sont les utilisages du Mavic 3 Multispectral concrètement?
Son usage principal est le relevé d’indices de végétations NDVI, GNDVI ou NDRE pour l’analyse au service d’une meilleure fertilisation.
Mais vous avez de nombreuses autres utilisations, comme le comptage des plans par exemple.
Le passage du M3M préalablement permet également, entre autres, de générer des itinéraires 3D qui rendront les opérations plus sûres et efficaces et des cartes de prescription, pour les terres cultivées pour le passage d’un drone de traitement par pulvérisation en modélisant le terrain.
Avec le Mavic 3 Multispectral, vous relevez les dimensions des parcelles, leurs topographies et leurs besoins. Ces données, aux combien importantes, permettent dans un second temps, aux drones agricoles, d’exécuter une application à taux variable par épandage.
La série des drones DJI Agras T10, T30 et T40 se met alors au travail si nécessaire.
Cela permet aux utilisateurs de réduire les coûts, d’augmenter le rendement et indirectement de protéger l’environnement. Entre les changements climatiques et le manque d’eau, ces équipements vont devenir inévitables pour optimiser encore plus notre agriculture, c’est la promesse du M3M.
Comment analyser ses résultats du M3M?
Vous avez la possibilité de consulter immédiatement les données sur DJI Terra ou sur la nouvelle application de centralisation des données de l’exploitation : DJI SmartFarm, les deux lui sont dédiées. Pix4D Fields sera également un très bon allié pour l’analyse de ses résultats.
Les images du Mavic 3 Multispectral peuvent même être partagées, via la 4G en temps réel sur la plateforme DJI SmartFarm pour être analysées par le reste de l’équipe ou par un expert en assurance, par exemples.
Depuis la radiocommande, pour plus de sécurité, pour vous repérer, pour mieux expertiser également les passages d’animaux dans les parcelles, vous pouvez splitter l’écran en deux, c’est très confortable.
Si vous êtes agriculteur, vous pouvez tout à fait, cela me parait même une évidence, confier l’interprétation à des spécialistes et recueillir de précieux conseils pour vous essayer à l’usage du drone sur votre exploitation.
Au-dessus, le capteur de lumière capture l’irradiance solaire et l’enregistre dans un fichier image, ce qui permet la compensation lumineuse des données d’image pendant la reconstruction 2D afin d’obtenir des résultats NDVI plus précis. Sa lecture multi-angulaire permet de mieux prendre en compte le sens du soleil.
Contrairement au Mavic 3E et Mavic ET, son usage est plus polyvalent, notamment pour la présence de son capteur 4/3 à obturateur mécanique.
Pour les plus férues ou passionnés d’entres-vous, ne vous demandez-vous pas s’il peut supplanter le Mavic 3 Enterprise RTK et faire de la photogrammétrie?
Et oui, il a les mêmes spécificités de capteur CMOS, c’est le même, et la possibilité, d’ajouter le module RTK en option, qui se plug au-dessus, via les 2 petits pas de vis et le port USB-C.
Il offre donc un positionnement centimétrique au sol, avec une synchronisation chaque microseconde entre le module RTK et le capteur, sans ajout d’un point de contrôle, comme la D-RTK2. Bien quelle soit utilisable et même recommandée pour encore plus de précision sur les axes X, Y et Z ou même le réseau RTK Centipède, il est Open Source, gratuit, pour effectuer votre correction de géoréférencement.
Ce Mavic 3 multispectral peut donc tout à fait réaliser des missions de photogrammétrie : arpentage, topographie, orthophotographie, modélisation comme le Mavic 3 Enterprise avec le même rendu et la même précision!
Tarifs du Mavic 3 Multispectral
Avant de poursuivre et pour que vous ayez rapidement une échelle de comparaison, le Mavic 3 Multispectral RTK, avec le module, est à 3729€ HT, livré complet avec la valise de transport prêt à travailler.
Et le Mavic 3 Enterprise 3448€ HT, avec le module RTK, la valise, les accessoires… prêt à travailler également, c’est vraiment du matériel professionnel.
Pour vous donner une idée de sa précision, on obtient un GSD de 2,27cm à 50 mètres en hauteur ou 5,53cm à 120m.
Tout cela n’empêche en rien le Multispectral de réaliser des missions d’inspection de l’environnement, de ressources naturelles, des forets, même des inspections de bâtiments, toitures et façades, mais avec moins de précision.
Alors ce M3M, OUI ou NON pour la prise de vue photo et vidéo?
Hé bien OUI !
Il faudra cependant se passer des réglages audiovisuels habituels de la gamme loisir et des fonctions de vol intelligent. Ça reste un drone dédié à l’agriculture et à la photogrammétrie, mais pas à un usage poussé en audiovisuel, photo et vidéo.
Radiocommande DJI RC PRO Enterprise
Sa radiocommande, c’est la DJI RC Pro Enterprise avec DJI pilot 2 en application de gestion. Elle pèse 680 grammes et pour l’heure, elle est systématiquement livrée avec.
Cette radiocommande, je vous l’ai déjà largement présenté dans d’autres vidéos comme celle du Mavic 3 Thermal ou celle dédiée à la RC Pro qui est en tout point identique matériellement, sauf quelques subtilités comme la présence d’un micro. Vous pouvez lui ajouter un haut-parleur en option pour faire de l’effarouchement, et l’application qui n’est pas DJI Fly, mais Pilot 2 qui permet de mieux préparer ses vols.
Ecran Multitouch : Son écran de 5,5 pouces d’une luminosité de 1000 nits, la rend très agréable à utiliser, même en plein soleil.
Autonomie : Sa batterie interne permet de l’utiliser environ 3 heures en continu pour un temps de charge d’une heure trente.
Vous pouvez même retransmettre en Live vos exploits sur un écran déporté via le port Mini HDMI.
Elle dispose d’un emplacement pour carte microSD, tout comme le drone, sur laquelle vous pouvez extraire et enregistrer les plans de vol, enregistrer la captation de l’écran également et le retour de la vidéo, mais en 720P uniquement.
Le M3M embarque la technologie de transmission 03 E, pour Ocusync 3 Enterprise, sa portée est de 15km. Elle sera cependant limitée techniquement à 8 en Europe, ce qui semble amplement suffisant. Elle devrait prendre en charge le module cellulaire DJI en 4G, très bientôt opérationnel.
Pour un travail en sérénité, je vous conseille d’ajouter le kit d’homologation S2, de Flying Eye, validé par la DGAC. Il vous permettra, pour 450€ HT environ, d’être utilisé jusqu’à 1000 mètres du télépilote, lorsque cela est réglementairement possible bien sûr.
Les équipes de Flying Eye seront parfaites pour vous accompagner à la mise en oeuvre de votre M3M pour vos activités.
Autonomie DJI Mavic 3 Multispectral
Annoncée à 43 minutes de vol, 35 minutes effectives, son autonomie permet de cartographier jusqu’à 200 hectares par vol, oui oui, vous avez bien compris, jusqu’à 200 hectares par batterie de 35 minutes environ.
Je pense que cela conviendra pour nos usages en France, ça devrait être suffisant avec une batterie de 5000 MAh.
Sa température d’utilisation va de -10° à 40° Celsius. Pas de problème du côté de la résistance au vent, je sais de quoi je parle puisqu’ici, près de Perpignan, vous en aurez marre avant lui. J’ai déjà fait subir des vols au Mavic 3 jusqu’à 70, 80 km/h en rafale et ça tient.
Bien sûr, je vous déconseille de l’utiliser dans ce cas, pour la précision des données relevées et votre sérénité.
Possibilités d’évolution du MAVIC 3 Multispectral
Il est équipé du système de capteurs périphériques, APAS 5.0, qui lui assure une protection permanente lors de son évolution pour s’adapter au terrain, au dénivelé et permettant de contourner les obstacles naturels, les arbres, les haies, les reliefs et les obstacles artificiels, les lignes électriques, les poteaux, etc.
Comme tous les drones de la gamme DJI Enterprise, il est important de rappeler que son écosystème est ouvert. Le Mavic 3 Multispectral peut être connecté à une plateforme Cloud, via un API pour l’échange de données et la gestion, tout comme son SDK, ouvert en partie, en open source. Ce qui permettra aux développeurs tiers de proposer de futures applications à ce M3M.
Ce drone Mavic surpasse largement son prédécesseur le Phantom 4 Multispectral avec la captation et la visualisation simultanée du capteur RVB et du multispectral qu’il enregistre même individuellement par capteur sur la carte micro-SD, dont l’emplacement se situe juste derrière sous la trappe au-dessus de la batterie.
Il gagne en autonomie, en performances et surtout en sécurité en gérant lui-même les reliefs et obstacles des parcelles grâce à ses capteurs périphériques. Il est plus compact, plus accessible.
Attention, je ne veux pas être rabat-joie, mais n’oubliez pas, même si je sais que c’est tentant, au milieu des surfaces agricoles, au milieu de nul part, cela ne signifie pas que vous n’êtes pas dans un espace aérien contrôlé.
Un point important pour les débutants, ou même les pros parfois, le DJI Care, l’assurance DJI contre la casse, est offerte la première année. Moyennant une somme dérisoire de quelques centaines d’euros, si par malheur vous cassez votre drone, peu importe la raison, vous le renvoyez en morceau et l’on vous en renvoie un neuf.
Avec un investissement de près de 4000€, je vous conseille vivement d’opter pour une année supplémentaire de protection DJI Care et porter cette assurance à 2 années.
Voila, j’ai essayé d’être précis et complet, j’espère ne rien avoir oublié. Si c’est pas le cas, on poursuit en commentaire.
Abonnez-vous si ce n’est pas encore fait, cela m’encourage à continuer à faire ce type de présentation professionnelle.