Article exceptionnel sur le blog de Monsieur Jesaistout, descriptif complet et détaillé, comme à nos habitudes, d’un drone unique, tant par son design que par ses caractéristiques techniques.

Je suis Alexis, télépilote et instructeur drone chez Axiale et je vais vous présenter la machine des professionnels de l’audiovisuel, de la vidéo corporate au cinéma en passant par le téléfilm : le DJI Inspire 3, c’est parti!

Je suis ravi de vous retrouver, surtout accompagné de cette bête l’Inspire pour laquelle j’ai un attachement viscéral, qui me rappelle mes premières années dans le drone. Et oui, bien plus de 10 ans déjà, notamment la période plus récente de 2016-2018 où je travaillais avec deux Inspire de première génération un X5 et un X3 pour ceux qui ont connu cette époque.

Mais les technologies et la miniaturisation ont bien progressé depuis. Même si l’esthétique reste globalement sur le même concept du train d’atterrissage qui remonte pour disparaitre en vol en laissant le champ libre à la nacelle; et l’une de ces raisons principales, le pilotage en double commande pour laisser le cadreur se concentrer sur la scène, sur l’essentiel, pendant que le télépilote lui, pilote! Bien qu’on risque rapidement de pouvoir s’en passer, on le verra!

L’objet de cet article est de vous présenter ce DJI Inspire 3, dans le détail, et voir quelques unes de ces images. Pour commencer, très simplement : quel est le prix et le contenu de ce pack, de base, si je puis dire…


    Tarif du DJI Inspire 3

    Drone DJI Inspire 3 – Le drone cinéma

    L’inspire 3 est à 15000€, 14999€ soit 12500€ HT, c’est loin d’être déconnant lorsque l’on connait ses possibilités.

    Pour ce prix, il vous sera livré dans une superbe valise de transport à roulette. Elle est loin d’être anodine cette valise. Vous pouvez y stocker :

    • le drone,
    • la nacelle,
    • 4 objectifs,
    • 2 radiocommandes,
    • 12 batteries,
    • 2 stations de charge
    • et quelques accessoires comme les hélices de rechange, le tout en sécurité. Et sans avoir à démonter quoi que ce soit, ça évite peut-être des achats supplémentaires, je le précise donc.

    Ce que comporte l’Inspire 3 :

    • une radiocommande DJI RC Plus,
    • une nacelle Zenmuse X9-8K,
    • un SSD de 1To capable d’enregistrer les rushs monstrueux réalisées par la bête,
    • 6 batteries TB51, c’est cool, c’est le minimum pour bosser, il en faut deux par vol, c’est une redondance, comme beaucoup des technos qu’il embarque pour plus de sécurité;
    • la station de recharge qui va avec,
    • 3 paires d’hélices,
    • un harnais,
    • une boite de transport pour l’objectif
    • et quelques accessoires : notice, câbles, amortisseurs de rechange pour la nacelle, stickers pour la numérotation des batteries et un tournevis.

    C’est très complet et je trouve ça professionnel d’avoir laissé le choix logique de l’objectif aux utilisateurs. Ici ce sera le déjà réputé DJI 18mm.

    Présentement, ce choix il est fait par Océane, la boss de 99 Production qui est spécialisée dans les réalisations audiovisuelles, les publicités et le cinéma. Elle sera la propriétaire de cet Inspire, quand j’accepterais de lui livrer, l’occasion pour moi de la remercier d’avoir accepté cette vidéo/article.

    DJI s’était engagé à m’en envoyer un, mais il y a peu de machines disponibles en prêt, et je devais logiquement attendre mon tour. Elle a facilité les choses par son geste, encore Merci!

    Ce pack semble donc très complet, vous le constatez pour débuter en Inspire.

     

    Caractéristiques techniques du DJI Inspire 3

    On va l’installer, l’occasion pour moi de vous préciser que le DJI Inspire 3 a trois modes de positionnement des trains :

    • remonté,
    • abaissé
    • et le mode transport.

    Commençons par la machine avant de s’intéresser à sa radiocommande et à son capteur.


      Design du DJI Inspire 3

      Esthétiquement, on en prend plein la gueule. Il est élancé, épuré. On aperçoit rapidement la caméra FPV, la trappe pour le SSD de stockage, les différents capteurs, c’est fin, c’est beau.

      Il y a beaucoup de carbone, le système de double batteries s’insère parfaitement dans le design une fois installées. Esthétiquement c’est classe!

      Système de double batteries

      Elle pèse, cette machine, d’où le féminin, qui lui va plutôt bien, 3995 grammes avec les batteries, la nacelle, l’objectif et le SSD, LE tout!

      4310 grammes max au décollage. Mais moins de 4kg équipé c’est important pour la réglementation dans certain pays.

      Elle dispose d’un système de protection périphérique à 9 capteurs, pour une détection d’obstacles omnidirectionnelle, avec des capteurs optiques horizontaux à 360°, dans les pieds, et des capteurs inférieurs optiques et ToF.

      TOF c’est « Time of Flight » temps de vol, rien à voir avec notre activité, c’est le fonctionnement LIDAR en fait. On calcule le temps que parcours le signal pour rencontrer une matière avant de revenir, son écho, et définir ainsi une modélisation de ce qui nous entoure, un calcul de distance.

      C’est plus précis que l’optique et cela permet même de détecter une corde à linge.

      Cette protection est entièrement paramétrable, personnalisable selon les scènes, pour réduire si nécéssaire, le champ d’action.

      On remarque tout de suite la caméra FPV frontale, inclinable, qui permet au pilote d’être autonome, pendant que le cadreur peut prendre la main uniquement sur la gestion de la nacelle.

      Caméra FPV dotée d’un capteur 1/1.8’’

      Avec un capteur de 1/1,8pouces, cette nouvelle caméra dispose de gros pixels, 3 micros et d’un FOV, l’angle de vue, de 161°. Cela va permettre de voir large, et très bien, même de nuit, c’est plus sécurisant. Son image peut être diffusée en direct en 1080P à 60 images par seconde.

      C’est indispensable à certaines scènes dans des lieux exigus ou entre les arbres. Merci pour les pilotes, trop souvent oubliés sur les machines de « cinoch ».

      Cette machine file à 94 km/h, 28,8 en ascension et en descente et jusqu’à 36 en inclinaison. 

      Sa résistance au vent, 50km/h annoncée. D’expérience, mais chacun prendra ses responsabilités, on sait qu’on peut pousser un peu plus les limites sur ce point chez DJI

       

      Côté positionnement et transmission

      Elle embarque les systèmes de navigation GNSS (GPS, Galileo et BeiDou) au mètre près, et la technologie RTK qui assure un positionnement de haute précision habituellement utilisé en architecture et pour l’arpentage.

      Cela va nettement améliorer la stabilité des vols, très utile avec les Waypoint Pro, et il peut même être couplé à la DRTK-2, la station de base, pour être ultra-précis et améliorer le positionnement de l’ordre du centimètre.

      Station de base DRTK2 

      Si vous ne disposez pas de station DRTK-2, vous pouvez passer par un réseau RTK classique bien sur.

       

      Capteur du DJI Inspire 3

      L’Inspire 3 est équipé de la Zenmuse X9-8K Air, c’est son nom, 516 grammes sans objectif. C’est une caméra professionnelle au capteur plein format (24×36) CMOS, d’une résolution possible de 8K à 75 images par seconde en ProRes RAW et 25 images par seconde en CinemaDNG.

      Nouvel objectif 18mm 2.8

      Le format MOV est là aussi pour ceux qui ne veulent pas s’acquitter de la licence Apple ProRES ou Cinema DNG à 999€ TTC.

      Son capteur, à la plage dynamique exceptionnelle de 14 stop, travaille en double ISO natif à 800 et 4000 ISO, afin de conserver, pixel par pixel, je vous le rappelle, le meilleur de ces deux valeurs.

      DJI se vante de préciser que la 8K est très proche de la ultra-haute définition et de la texture de l’oeil humain. Sous entendu qu’on approche petit à petit, même dans la cinématographie aérienne, la perfection avec une clarté rarement atteinte. Et les formats proposés laissent un large espace pour les effets visuels et l’étalonnage.

      On peut aussi créer facilement avec les modes de vols intelligents, mais aussi en slow motion avec de la 4K jusqu’à 120ips en ProRes RAW.

      En photo, la résolution max en de 8192 par 5456, wouah! Bien sur en JPEG et DNG.

      Sa monture appelé DL-Mount dispose d’un parc, chez DJI, de 5 optiques :

      • Le nouveau 18mm 2.8, illustré dans cet article.
      • Un 22 mm
      • Un 35 mm
      • et un 50 mm déjà existant en f.2.8
      • et un téléobjectif attendu prochainement pour compléter cette gamme.

      Leur particularité : leur poids, 178g seulement pour le plus léger.

      Leur prix, parce que j’ai évoqué celui du pack en début d’article, avec toutes les batteries et accessoires, il faut compter 1500€ TTC par optique et la licence déjà évoquée pour les codecs CinemaDNG et Apple ProRes RAW, 999€, TTC.

      Ce qui porte le prix de l’ensemble présenté ici à 17498€ TTC ou 1452€ HT, auquel vous ajouterez si nécéssaire d’autres batteries, d’autres optiques et une radiocommande cadreur.

       

      Stockage

      Stockage du SSD

      Lorsque l’on enregistre des images au format vidéo BRUT, on comprend bien que ce n’est pas la carte SD achetée chez Carrefour qui va être à la hauteur.

      Les images sont enregistrées, comme pour le Mavic 3 Pro Ciné sur un SSD, ici, le DJI PROSSD 1To. Et ça va vite à remplir… Il prend en charge une écriture des données jusqu’à 900 Mo/s. Vous pouvez le plugger directement sur votre ordi en USB-C.   

       

      Pilotage de l’Inspire 3

      La radiocommande DJI RC PLUS que je vous ai déjà présenté en détails, j’y ai consacré tout un article dessus, elle est exceptionnelle, très confortable et intuitive, je l’adore.

      Radiocommande DJI Inspire 3

      Elle est un peu lourde, c’est bien d’avoir prévu le harnais, ça serait appréciable de le faire aussi dans les packs des Matrice 30, 30T et 350 qui l’utilise aussi.

       

      Sa prise en main est agréable, il y a de nombreux raccourcis, différentes connectiques, bien sûr l’entrée micro en USB-C, même s’il y en a d’intégrés, la sortie HDMI, la recharge USB-C pour 3h30 d’autonomie, même si on peut ajouter une batterie supplémentaire WB37 pour 6 heures de plus!

      Elle est vraiment impressionnante avec son écran 7 pouces multiTouch de 1200 nits ultra lumineux qui permet une navigation facile sous DJI Pilot 2, l’application professionnelle de DJI.

      Elle permet un enregistrement facile avec la fonction Waypoint Pro.
      Vous créez un vol que vous allez pouvoir programmer pour définir précisément un parcours que suivra la machine avec la précision centimétrique qu’on connait au RTK.

      C’est pour cette raison que je vous disais en introduction qu’on allait bientôt se passer de pilote sur certaines scènes. On programme et, let’s GO! Le drone peut même reproduire des parcours enregistrés à la volée, idéal pour les suivis audiovisuels des chantiers, ça me ferais une bonne excuse pour l’acquérir.

       

      Je m’y attarde, j’ai été trop vite. Je résume le Waypoint Pro, ce n’est pas rien!

      J’enregistre un parcours, avec un cadrage précis, bien défini et je le refais quand je veux, à n’importe quel moment…

      OUI, ça existe déjà Alexis l’enregistrement des parcours avec les Waypoints, OUI MAIS NON! C’est la première fois qu’on l’a avec une précision centimétrique et donc on peut imaginer un timelapse sur plusieurs saisons, ou même débuter en journée et clôturer la nuit. C’est l’exemple fourni par DJI.

      Une autre fonction, déjà existante, mais qui vient d’être améliorée et que rend l’Inspire 3 unique et atypique, le spotlight Pro en modes suivi et libre.

      C’est très simple, le drone lock une cible, un bâtiment, un véhicule ou individu en mouvement qu’il suit avec sa caméra FPV et pendant ce temps, le pilote peut se concentrer avec la nacelle sur ses plans et son cadrage. On n’a pas toujours la chance d’avoir une équipe qui suit derrière et des gros moyens, c’est pratique lorsque l’on réalise seul ses vidéos.

      Le travelling 3D, autre fonction de dingue! Vous enregistrez un point de départ, un point d’arrivé, avec une courbe et l’angle de la caméra choisie ou non, et d’un simple mouvement de stick, comme avec une grue, le drone le reproduit à l’infini, à la demande pour refaire une énième prise si nécessaire.

       

      Les tournages

      Lorsque vous décollez, vous pouvez décider ou non de rétracter le train d’atterrissage.

      Je précise que cela aura une incidence sur la plage d’utilisation de la nacelle, plus limitée lorsque celle-ci est abaissée bien sûr. D’ailleurs, cette plage a été boosté, notamment en inclinaison verticale haute.

       

      Transmission

      La transmission se fait en OCUSYNC 3 Pro, O3Pro même avec double contrôle.

      La différence avec l’Inspire 2 c’est que cette technologie permet au télépilote d’être éloigné du cadreur. Les deux liaisons sont distinctes et indépendantes. Les deux reçoivent le flux en direct et la possibilité de contrôler la machine. Cela permet d’être à deux endroits différents sur le plateau ou le lieu de tournage.

       

      Et donc sur la radio du cadreur, on garde le contrôle du point, du focus, intégré à l’écosystème DJI Pro avec le Focus control ou la Gimbal Control, jusqu’à 12 km en double flux, 15 en flux unique. Un retour vidéo est possible en 4K à 30 images par seconde quand même.

      C’est important pour les lives, même si attention, comme d’habitude chez DJI ces valeurs sont celles communiquées par le constructeur et réaliser au milieu de nul part.

       

      Autonomie

      L’autonomie de l’Inspire 3, est annoncée pour 38 minutes de vol avec deux batteries de 4280mAh.

      En duo, elles permettent leur remplacement à chaud, sans éteindre la machine, comme sur les Matrice.

      Remplacement à chaud des batteries

      Elle se recharge en 3h, mais « seulement » 35min pour récupérer 90%.

      En tournage « je crois la question elle est vite répondue ». Vous pouvez même l’utiliser cette batterie intelligente TB51 en batterie externe avec son port USB-C.

      Elles sont utilisables, comme le drone évidemment, de -20° à +40° Celsius. À -10° elle se réchaufferont seules si nécéssaire, pour rester opérationnelles. Leur autonomie s’en trouvera alors réduite, il faut l’anticiper.

       

      Les images

      Je ne vais pas pouvoir vous montrer la qualité de ces images via YouTube, en tout cas que je pourrais tourner moi. Ha ben clairement les gars j’ai pas la bécane de montage pour, ça va arriver, mais pas avant la rentrée.

      Les images sont tellement lourdes en ProRes RAW, un format brut, normal, il est destiné à la cinématographie aérienne, il faut vraiment du lourd en machine de montage.

      En revanche, je vous partage quelques-unes des images mises à disposition par DJI, en différents formats. J’ai téléchargé le D-LOG en 25 images par secondes, en 4K, « seulement », pour illustrer mes propos. Voici le lien pour ceux qui veulent en natif constater de la qualité à différents formats jusqu’au 8K en ProRes RAW => Consulter

      Tout ça match au sol avec le DJI Ronin 4D que je n’ai pas encore eu la chance d’essayer.

      L’objet de cet article n’est pas de vous démontrer la qualité de son capteur, les spécifications parlent d’elles-même.

      Mais j’espère que vous avec profitez de cette présentation, c’est une très belle découverte cet Inspire 3. Lorsque je vois que le capteur de la Zemnuse X9 est deux fois plus gros que celui jadis de la X5, je me dis que le temps passe très vite dans les nouvelles technologies, dans la qualité de nos images.

      La précision offerte, même en faible luminosité, nous sommes capables de capturer le moindre détail avec une plage dynamique de plus de 14 stops, c’est exceptionnel du lever au coucher du soleil.

      Bravo DJI de nous permettre d’accéder à ce qui se fait presque de mieux en terrestre, mais dans le domaine aérien à un tarif professionnel abordable, c’est bien de le préciser, sans minimiser pour autant le montant, mais il suffit de comparer avec certains boitiers sol aux secs identiques pour s’en rendre compte.

      J’espère que cet article vous a plu, je vous invite à rejoindre la communauté Monsieur Jesaistout sur la chaine et le site.

       

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