Dans cet article, issu de la vidéo de notre chaine Monsieur Jesaistout, je vais vous présenter le DJI MAVIC 3 ENTERPRISE (M3E), Enterprise étant, comme son nom l’indique, la division professionnelle de DJI, on va parler technique.

Typiquement, les géomètres, les bureaux d’études ou les prestataires de services en travaux aériens qui peuvent s’en charger, mais on va voir qu’avec un zoom très intéressant, il complète ses possibilités de façon idéale et peut être utilisé lors de missions de recherche et d’inspection.

Cet article est destiné aux passionnés de drone civil et professionnel, plus largement de photo et de vidéo. Il s’adresse à une application métier, une utilisation bien spécifique destinée à tous ceux qui pratiquent des relevés géolocalisés, de la modélisation, du calcul de volume, de cubatures, et de distance plus généralement la photogrammétrie et l’orthophotographie.

Pour commencer, je dois vous préciser qu’à l’heure où j’ai rédigé l’article, nous sommes fin août, la sortie du Mavic 3 Enterprise ne cesse d’être repoussée et que nous n’avons pas de certitude. Il s’agit d’un modèle test, prêté par DJI, il peut donc y avoir de légers changements lors de la sortie finale, rien qui remettra en question l’analyse qui va suivre.

On va y aller point par point, avec la précision qui caractérise la chaine, on fera un résumé à la fin des plus et des moins!

  1. Pour commencer, les caractéristiques du M3E RTK
  2. Ses applications
  3. Les tarifs
  4. Les plus et les moins

 

Les caractéristiques du Mavic 3E RTK

SON FORM FACTOR

Il ressemble presque trait pour trait aux deux versions déjà connues du Mavic 3 : le CLASSIQUE et le CINE avec quelques exceptions :

La plus flagrante évidemment, c’est la présence du module RTK sur le dessus, qui se plugge via son port USB-C. Sa forme est bien connue, on le retrouve sur le Mavic 2 Enterprise dont le M3E reprend une grande partie des principes, sur Phantom 4 RTK également, le DJI M30T et bien sûr le M300 RTK.

On reviendra sur son utilité pour ceux qui l’ignorent.

 

PROTECTION DE FACE

Sur le devant, le cache plastique qui fait son retour en lieu et place de la muselière, il n’y avait pas la possibilité de la mettre avec l’utilisation des différents modules et accessoires. Elle s’installe et se retire facilement.

À gauche le Mavic 3, à droite le Mavic 3E

 

LED STROBOSCOPIQUE

La présence très appréciée côté visibilité et sécurité de la LED Stroboscopique sur le dessus. La balise de signalement (BE’A’CON en Anglais). Elle est désactivable, via l’application, au-delà de son utilisation réglementaire, elle est très utile pour garder un oeil sur votre drone en vol. Cela nous est tous arrivé de le chercher du regard, je l’utilise sur le M30T et le M300RTK. 

Je précise que ça a parfois une incidence sur les prises de vues en fin de journée, car c’est très, très visible, même en plein jour.

 

SÉRIGRAPHIE

La sérigraphie Mavic 3 Enterprise sur le bras et le liseré des hélices colorés légèrement différent que sur les autres Mavic 3. Sur le bras, c’est logique, sur les hélices… la forme est identique. Je ne crois pas que cela ait une incidence, c’est de la déco je pense.

TAILLE

Sa taille reste la même donc que les autres Mavic 3 déplié, 34,7 sur 28,3 cm et 10,7 cm en hauteur sans module ou accessoire.

POIDS

Il sera au-dessus des 900 grammes :

  • 915 gr sans le module RTK
  • 935 gr avec le module RTK

Pour son utilisation, qui est professionnelle, pas de difficulté. De toute façon on le déclarera sur Alphatango et il ne devrait être utilisé que par des télépilotes formés.

Ça reste inférieur à 2kg, c’est donc moins contraignant pour le respect de la réglementation. Pas de dispositif particulier à ajouter (parachute ou coupure moteur pour son homologation). Il pourra même en scénario S2 monter à plus de 50m et jusqu’à 120 mètres.

Pour rappel, c’est limité à 50m en S2 pour les aéronefs de plus de 2 kilos.

On a appris il y a quelques jours que DJI a fait le nécessaire pour que le Mavic 3 soit normé C1. En revanche pas d’infos pour l’heure sur celui-ci qui devrait être classé C2 (nul doute que le nécessaire sera fait, pas de stress sur ce point).

 

Spécificités

Le DJI Mavic 3 Enterprise conserve les spécificités des autres modèles 3 comme la détection d’obstacle, ça va nous soulager pour les vols, en plus de la détection 360°, qui plus s’est améliorée, la sphère est désormais totale et donc plus précise.

Ça nous évitera quelques coups de stress en vol automatique.

D’autant plus que le RTH (Return To Home), en cas d’urgence, de perte de signal ou de batterie faible qui permet le retour du drone automatique à son point de départ conserve cette détection et évite de revenir à l’aveugle. On appelle cela le RTH avancé, déjà présent sur le Mavic 3.

Pour clore la partie caractéristique, il est utilisable de -10° à + 40°. L’utilisation en température négative fait son apparition.

Annoncé comme utilisable jusqu’à 40 kilomètres heure de vent environ, 12 m/s.

 

CAPTEUR

Son capteur, pas de surprise, c’est un 4/3 CMOS HASSEBLAD de 20MP, une résolution de 5280 x 3956, 3.3 micromètres par pixel, avec un obturateur mécanique, je précise.

C’est très important puisqu’il n’y aura pas d’effet de rolling shunter qui déforme l’image. Ce capteur a fait ses preuves.

Détails sur le capteur de DJI Mavic 3E

 

AUTONOMIE

Les batteries restent inchangées de celles que l’on connait de 5000 mAh, 1h30 pour les recharger. Avec une autonomie annoncée pour 46 minutes, comptez entre 35 et 40 minutes effectives sur le terrain selon les conditions, c’est plus que correct pour les travaux d’inspections et de photogrammétrie, ce sera son gros point fort!

D’autant que si l’on le compare au Phantom 4 RTK, dont disposent déjà de nombreux prestataires, en plus de cette amélioration de l’autonomie, son capteur de 4/3 est presque 2 fois plus gros : 224,9 mm2 pour l’un, contre 116,2 mm2 pour le 1 pouce du P4.

Il améliore d’un tiers les performances du P4 RTK, c’est énorme.


 

QU’EST-CE QUE ÇA CHANGE?

Outre la qualité, pour des relevés à une précision identique, la distance et la hauteur de vol pourront être plus importantes et donc plus de sécurité, moins de contraintes et une meilleure productivité avec une plus grande surface traitée.

La prise de vue par intervalle passe à 0,7s contre les 2,5s du P4 RTK.

Le format ne se limite plus aux JPEG, mais maintenant au JPEG + DNG, le format brut, le format RAW, ce qui évitera des erreurs en améliorant la captation et en permettant de récupérer des informations dans des images surexposées ou sous-exposées. C’est le défaut très souvent de l’utilisation en réglage caméra mode automatique pour ceux qui ne souhaitent pas, ou n’ont pas les connaissances pour être en mode manuel.

La réalisation de panorama 360° fait son apparition sur la gamme Enterprise. Longtemps considéré comme artistique, ludique et destiné uniquement à un usage loisir, DJI l’a ajouté, c’est pratique pour, entre autres, avant chaque départ de relevés, réaliser son contrôle 360°, sans parler des usages professionnels que l’on trouve aujourd’hui dans l’immobilier et le BTP.

Le Mavic 3 Enterprise est équipé d’un zoom, jusqu’à 56 fois. Ces résultats sont très satisfaisants pour de l’inspection, de la recherche ou du  .

Mavic 3E RTK en action

On voit là toute l’expertise de DJI en la matière. De 7 à 56 fois, il réduira en revanche la qualité à 12 MP, ce qui reste bon pour ses usages.

Le module RTK va permettre d’offrir une précision centimétrique, évaluée à 3 cm horizontalement (Y et Y), et 5 cm verticalement (Z).

Il peut être amélioré avec l’utilisation d’un point d’appui au sol, une base GNSS, avec la D-RTK 2 par exemple, ce qui vous permet d’être autonome.  Soit en ayant connaissance d’un point GPS à proximité, ou de le recaler en post-traitement avec le système PPK, ce qui vous évite de faire appel à un service tiers N-RTK pour votre positionnement qui implique un abonnement, une carte SIM, du réseau…

Mais pour les géomètres, c’est votre job, vous en connaissez surement beaucoup plus que moi sur le sujet et ça reste une utilisation très courante, pour ne pas dire la norme : Sat-Info, VRS Now, Orphéon, Téria, etc.

Le but étant de rechercher toujours le meilleur calage pour une meilleure précision.

On retrouve également pour ça le système TimeSync 2.0 pour une plus grande précision des données, avec un échange à la microseconde près, qui assure une parfaite synchronisation entre le contrôleur de vol, la caméra et le module RTK.

 

Applications

Côté applications, on oublie GS RTK, on laisse place à DJI Pilot 2. À l’heure actuelle, je ne peux pas vous répondre sur le fait que la RC Pro qui lui est destinée pour le pilotage laissera l’installation d’applications tierces au choix.

Dans le cadre de son utilisation en photogrammétrie, ça me parait évident. Mais on verra au moment de l’annonce officielle si c’est le cas.

 

Environnement

Bien que l’environnement, le workflow DJI, de la captation via DJI Pilot 2, au traitement sur DJI Terra 3, soit complet, il n’est cependant pas assez spécifique pour certains ou contraire à vos habitudes.

Pour ceux qui veulent plus d’informations, développer leurs connaissances sur le sujet ou acquérir du matériel, une seule adresse, un seul revendeur officiel PARTENAIRE DJI ENTERPRISE sur le sujet Geomesure 👈

 

Radiocommande

La radiocommande est la DJI RC PRO, pour ceux qui ne la connaissent pas. J’ai déjà fait une présentation dans le détail, un article qui lui est dédié sur le blog.

L’application DJI PILOT 2 est déjà connue, il sera en revanche peut-être nécessaire de vous la présenter prochainement.

Bien sûr, vous pouvez y programmer votre plan de vol, avant la prestation sur le terrain et on y retrouve toute les fonctionnalités et les informations classiques à l’utilisation d’un drone. Cela parait évident de vous le dire : l’altimétrie, l’étalonnage des capteurs, le suivi des vols par votre compte, les réglages caméra, automatique ou manuel, le choix photo ou vidéo bien sur, en HD et en 4K…

Même si là aussi, je m’attarde peu, le modèle dont je dispose se limite en 4K à 30 images par seconde et ne semble pas disposer des réglages de formats, de compression et de profil; ce qui risquerait bien d’être le cas, puisqu’encore une fois, le modèle est destiné à un usage technique et non audiovisuel.

 

Tarifs

L’annonce du DJI M3E pourrait et devrait même être couplée avec celle du M3T pour thermique. Il aura le même objectif, la même utilisation que la nacelle H20T du M300RTK dédiée au thermique ou celle fixe, du M30T, qui lui est entièrement dédié au contrôle et à l’inspection.

Seule la taille du capteur pourrait changer.

Les tarifs annoncés :

    • 2800€ HT pour le M3 ENTERPRISE de base, destiné à l’ajout d’accessoires haut-parleurs et/ou projecteur LED pour les recherches et inspections avec son zoom 56X;

    • 3500€ avec le module RTK que je vous ai présenté, destiné à la photogrammétrie.
    • 5200€ pour le M3T destiné à la thermographie.

  •  

Le drone est utilisable avec la DJI RC PRO. Sera-t-elle livrée systématiquement avec ou en option, on le saura lors de l’annonce.

Je ne m’attarde pas sur ces points, il peut encore y avoir des modifications, je vous laisserai les contrôler.

 

Les plus, les moins

Pour conclure, le résumé, les moins, il y en a peu.

On peut constater que DJI segmente ses produits, et que de plus en plus, il est nécessaire d’avoir plusieurs machines pour ceux qui ont plusieurs applications métiers.

Ces deux nouveaux MAVIC 3E et 3T ne devraient pas avoir de bons résultats et des réglages poussés en captation audiovisuelle, se sont bien des drones techniques.

Pas de polyvalence donc, c’est sans doute justifié par une taille toujours plus petite et un prix qui reste accessible professionnellement.

Pas de polyvalence dans la gamme DJI entre les différentes utilisations des drones donc, je le répète. Exception faite de son gros porteur, le Matrice M300 qui permet d’adapter à votre guise les outils, c’est là tout son avantage.

Et à moindre mesure, c’est une excellente transition vers les plus, car on peut se féliciter que ce Mavic 3 Enterprise, comme l’était le Mavic 2 advanced, est modulable avec l’ajout de différents accessoires disponibles et qui ne manqueront pas d’être complétés.

Le module RTK, objet principal de cette présentation, l’ajout possible d’un projecteur LED en lieu et place du module RTK, additionné au zoom il sera idéal pour les recherches ou inspection de nuit et également  l’ajout d’un haut-parleur pour une utilisation par les forces de l’ordre par exemple.

Ces gros plus sont son autonomie et le capteur 4/3 pour améliorer votre productivité avec plus de sécurité. On conserve une précision RTK égale à celle du P4 et du M300.

Son zoom, idéal pour de l’inspection ou de la recherche, on l’a vu surtout avec l’ajout du dispositif LED ou haut-parleurs. Sa vitesse d’évolution aussi est plus importante, jusqu’à 54 kilomètres heure.

Son temps de mise en oeuvre avec les hélices qui restent toujours dessus, son encombrement très faible, idéal pour les relevés en montage dans des lieux peu accessibles.

L’arrivée du RAW en photo et du mode Panorama.

C’est un très beau step, comparé aux outils précédents pour ces usages, comme on l’attendait. J’espère que cette présentation vous a plu?

Si c’est le cas, vos encouragements sont appréciés et sont les bienvenus. On est de plus en plus nombreux sur INSTA et sur la chaine plus de 15000 abonnés maintenant, merci.

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