Comment choisir son micro pour ces vidéos ?

S’il y a vraiment du matériel audiovisuel pour lequel il faut focaliser toute son attention, c’est celui de la prise de son. J’en vois déjà qui sourit en me disant que je suis le premier concerné. Je tente d’améliorer la sonorité de mon studio, surtout lorsque je suis à mon bureau, on y est presque, encore quelques travaux.

Je vous le répète assez souvent, le son à une importance capitale dans vos réalisations vidéos, c’est simple, c’est le plus important !

 

Dans cet article issu de la chaîne Monsieur Jesaistout, je vais vous présenter les différents micros que j’utilise dans mes prestations et la raison de mes choix.

On va parler des modèles, mais également et surtout des directivités entre tous ces micros : cardio, omni, bidirectionnel.

Lesquels utiliser selon votre utilisation et pourquoi?

Les micros, vaste sujet que la prise de son, les « ingénieurs du son » portent bien leur nom et je n’ai pas la prétention d’avoir 1/10e de leur niveau. C’est une science très délicate qui réclame énormément de compétences et de savoir-faire pour faire les choses bien. Il existe des centaines de micros et chacun à ses particularités.

Dans cet article, je vais vos présenter les modèles que j’utilise pour quatre types de prestations que vous pourriez également réaliser :

  • En extérieur, la prise de son d’ambiance pour agrémenter une vidéo de paysages, de ville, d’évènements, ajouter un son naturel, sans passer par une bibliothèque de téléchargement de sons.
  • Toujours en extérieur, la prise de son en reportage, en Run and Gun, de façon rapide, mais efficace lorsqu’on est seul, sans aller jusqu’à l’utilisation d’une perche, un perchman, un preneur de son.
  • Les interviews, quel micro pour encapsuler une voix? Le terme est bien choisi.
  • Et enfin en intérieur. Quel micro choisir?

Je vous l’ai dit en introduction, la prise de son est un sujet passionnant et très dense, je ne l’évoquerais que pour les sujets que je traite et qui me sont familiers. Pas pour la prise de son instrumentale, l’ASMR ou le chant et tous les micros présentés ne sont destinés qu’à être utilisés par des vidéastes à partir d’un boitier vidéo, un DSLR, ou en toute autonomie, on ne parlera donc pas des micros XLR nécessitant ou non une alimentation.

Les différents micros

Røde

On va commencer par le grand classique, surement l’un des plus utilisés, car l’un des plus polyvalents aussi, le micro Røde VideoMic idéal pour vos vidéos en run and gun. Il saura parfaitement faire l’affaire et vous accompagnez tout au long de vos réalisations. Une qualité d’enregistrement très correcte de ce micro à condensateur Supercardioïde.

Le Supercardioïde à une directivité étroite vers l’avant et très légère à l’arrière pour un léger son d’ambiance. Pour l’alimenter, rien de plus simple qu’une pile de 9V. Ce que j’aime sur ce micro c’est la possibilité de choisir entre un filtre passe-haut, neutre et l’autre qui limitera les basses fréquences à 80 Hz. Parfait quand il s’agit de ne se concentrer que sur la voix de votre sujet. Sa sortie est en mini jack 3,5mm et il est disposer sur son sabot de griffe Rycote pour garder en stabilité et atténuer tout désagrément sonore.

Yeti

L’enregistrement en studio pour vos voix off, pour steamers ou pour vos conférences. J’utilise le Blue Yeti X, il est une référence dans le domaine des micros-USB, je vous l’ai présenté en détail dans un article dédié car il est vraiment exceptionnel, je vous conseille d’aller consulter  cet article, si ce n’est pas déjà fait.

Il propose différents presets pour moduler en direct votre voix et même la personnaliser. En plus d’un design magnifique, il dispose même avec ses 4 capsules dynamiques de la possibilité de l’utiliser de différentes façons :

  • en mode cardioïde, pour vos visioconférences, podcasts, ou voix-off donc.
  • en mode omnidirectionnel, sphérique pour capter un son d’ambiance, pourquoi pas instrumental dans une pièce.
  • un mode stéréo pour jouer avec votre côté « droite » ou « gauche ».
  • le mode bidirectionnel qui vous permettra de capter le son en façade et à l’opposée. Idéal pour une interview en tête à tête.

Boya

Poursuivons, les interviews justement. On ne connait pas toujours les lieux de prise de vue, et les personnes à interviewer. Si de façon polyvalente, dans un lieu isolé sans bruit parasite, le Røde pourrait faire l’affaire, il ne sera pas idéal. C’est d’une autre référence dont je vais vous parler et vos serez très étonné de son tarif lorsque je vous l’indiquerais en conclusion : le micro-cravate Boya.

Le micro Boya se branche à un smartphone ou à un boitier, il faudra simplement penser à l’alimenter depuis celui-ci via sa connectique jack 3.5. Il est filaire et donc dépourvu d’autres éléments. Ces atouts sont évidents, il est discret et peu se glisser dans la poche de votre intervenant ou même dans là votre pour enregistrer votre voix loin de votre caméra au cœur d’un décor par exemple. Il est omnidirectionnel et vous permet de capturer un son localisé, mais à 360 degrés.

Il s’installe facilement et ne nécessite pas de compétence particulière à son utilisation. Sa qualité versus son prix, qui doit être considérée pour l’évaluer, est remarquable, vous le verrez.

Zoom F1

Il est une excellente transition vers l’un de mes préféré, le Zoom F1.

Déjà, lorsque l’on évoque la marque Zoom en prise de son, ça commence à parler, c’est autre chose que Røde, même s’ils sont en progression. Il a tout un rayon d’action en raison de ses capsules adaptables. Comme le Boya, même si leur qualité est incomparable, leur utilisation est en partie similaire, car il peut être utilisé en micro-cravate. Il est d’ailleurs livré avec, car avant d’être un micro, c’est surtout un enregistreur à part entière.

Il n’a pas de stockage interne, mais enregistre sur une carte micro-SD. Il a une très bonne autonomie, 6h30 fournit par deux piles AAA, ou une alimentation externe.

Vous pouvez l’utiliser en studio, comme moi, très régulièrement ici avec une capsule différente, mais aussi et surtout sur un boitier, comme le Røde, avec la petite suspente en accessoire que j’ai ajoutée, la qualité Zoom en plus à 24 bits en 96 Hz.

Zoom H6

Très connu dans le domaine musical, il accompagne beaucoup de journalistes reporter d’images et créateur sur le terrain pour sa polyvalence. Cet enregistreur 6 voix, dont 4 en XLR, que je n’utilise jamais, permet surtout d’utiliser les capsules et même d’enregistrer en RAW.

Il a une très grande autonomie, presque 8 heures via 4 piles AA. Et surtout une grande qualité mêlée à sa polyvalence, c’est un peu que le Yeti portable. Il enregistre sur carte SD directement. Comme le Zoom F1, sa version miniature, on va dire, dispose de différentes fonctions comme le limiteur, le compresseur, le matriçage. J’utilise encore très peu ces fonctions et je gère plutôt en post-production.

Le plus important ces les capsules qu’ont peu y mettre, il y en existe 5. Personnellement, je n’en utilise que 4. L’autre est une capsule double XLR pour lui ajouter deux autres entrées du même type que je n’utilise pas comme je vous le disais.

Les capsules Zoom

La première, la plus courante dans notre domaine, la SSH-6, à ne pas confondre avec sa sœur la SGH-6 qu’on va voir ensuite.

La SSH6 est bidirectionnel et supercadioïde car elle prend les sons de façon étroite en façade et le son d’ambiance sur le côté, ces pistes peuvent être isolées en post-production avec son utilisation sur le H6 seulement. Pour n’utiliser que le micro canon.

Pour sa sœur, la SGH-6 qui possède trois micro-unidirectionnel ce n’est pas le cas. C’est un micro canon, un vrai Shotgun, supercardioïde idéal pour monter sur votre DSLR.

La capsule MSH-6. Elle est équipée de deux microphones 1 unidirectionnels et 1 bidirectionnels, ils peuvent facilement capturer des sons venant de l’avant et sur les côtés.

Et enfin, la plus complète, pour nous plonger au cœur d’une scène, d’une ambiance, d’un événement, d’un concert avec un son stéréo de grande qualité à l’aide de ses deux microphones unidirectionnels X/Y pour une directivité cardioïde pour réussir à capturer seulement les sons provenant de l’avant pouvant aller de 90° jusqu’à 120°, en faisant pivoter ses microphones.

 

Les différents prix

Pour aller au bout de ma présentation, pour vous accompagner dans votre choix, on doit parler argent !

  • Le Blue Yeti X, le micro USB, est à 180€.
  • Le Røde VideoMic, le standard, très connu, est à 70€.
  • Le Boya, le micro-cravate utilisable avec votre smartphone ou directement branché à votre boitier est à 20€. Oui, malgré son prix, il est assez bluffant et répondra à beaucoup de vos utilisations. Je l’utilise même parfois à la place de mes SONY dont je n’ai pas jugé utile de vous parler.
  • Le Zoom F1, l’enregistreur de poche ou à mettre sur votre boitier, livrée sans capsule mais avec un micro-cravate est à 166€.
  • Le Zoom H6 est lui à 350€, livrée avec deux capsules, MSH-6 et la XYH-6.

Les deux autres Canon, sont à 112€  pour la SSH6 et 105€ pour la SGH6. Je vous conseille bien sûr la première.

Je vous laisse vous faire votre propre avis en fonction de la qualité et du prix.

 

Conclusion

Après cette présentation des micros et leurs fonctions, j’ajoute deux choses qui me semblent essentielles dans cet article :

  • Qui dit prise de son, dit monitoring, que ce soit un retour, des haut-parleurs en studio, ou un casque pour contrôler votre prise de son. Ne vous lancer jamais dans un enregistrement, peu importe le lieu, le sujet, et votre maitrise du matériel ou des réglages sans avoir « monitoré » votre prise de son, contrôlé votre gain, pour éviter toute déconvenue ou pire un son saturé inutilisable.
  • Les bonnettes. Vous n’imaginez pas le nombre de fois ou on a pu me dire sur les prestations, « Hooo vous avez emmené votre petit chat, il est mignon ». Ces bonnettes ont été caressées des dizaines de fois. Plus sérieusement, son utilisation en extérieur, dès qu’il y a du vent, réduit drastiquement les sons parasites, le soufflement du vent toujours très désagréable. Ne croyez pas que leur utilisation est accessoire ou futile sous prétexte qu’elle coute un bras, surtout chez Rycote.

Bien sûr je n’ai pas pu tout vous dire sur les micros, il nous faudrait des heures si l’on évoquait les réglages, l’insonorisation d’une pièce, très délicate pour certaine, comme dans mon studio. 

Et puis il faut l’avouer, mes compétences et mes connaissances restent limitées, c’est un job à part, un vrai métier que la prise de son, sans même parler du traitement. J’espère en tout cas que mon partage vous aura été utile. N’hésitez à rejoindre la Newsletter si les articles vous plaisent, vous serez averti des prochains, et si vous voulez voir ce que donne les vidéos, je vous donne rendez-vous sur YouTube.

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