Les tests terrain du DJI AIR 2S
Il y a de longs mois qu’on attendait, les passionnés et même les professionnels, je dois l’avouer, le retour d’un capteur d’un pouce sur un drone DJI. On va s’intéresser à ses performances, le rendu de ses images et je peux vous dire que je ne vais rien oublier, enfin je vais essayé. Pour être tout à fait honnête, je sais déjà de quoi il est capable, les premiers tests terrain sont terminés, et moi je sais déjà.
Dans cet article issu de la vidéo de notre chaîne Monsieur Jesaistout, je vais vous montrer ce dont est capable le DJI AIR 2S en vol. Nous allons faire un tour des possibilités qui s’offrent à nous avec cette nouvelle machine.
- Le rappel de ses spécificités, celles qui nous interpellent
- La présentation du drone et de sa radiocommande
- Les images réalisées sur le terrain, au coucher du soleil, par temps venteux, en basse luminosité, en automatique, en manuel avec le profil normal et le nouveau le D-Log
- On examinera le rendu de ses images, mon avis global sur ce drone, les Plus et les Moins du DJI AIR 2S et j’évoquerai en conclusion quelque chose qui m’a particulièrement interpellé, son comportement en vol.
Les spécificités
En première partie, un bref rappel de ces spécificités : le AIR 2S avec son capteur de 1 pouce de 20 millions de pixels, capable de filmer en 5,4K jusqu’à 30 images par seconde et en 4K jusqu’à 60 images par seconde, le tout au profil normal bien sûr, D-cinelike et le D-log en 10 bits avec un bitrate de 150 mega bits par seconde.
On se rend déjà vite compte qu’il n’est pas là pour faire de la figuration ou combler un calendrier de lancement de produit.
D’ores et déjà, il s’annonce comme une référence en vidéo dans le monde des drones de loisirs.
Photographie avec le DJI Air 2S
Il livre des images de 20 millions de pixels aux formats JPEG et RAW. Le traitement des images a été amélioré, notamment sur la fonction pourtant déjà connue SmartPhoto de reconnaissance de scène.
Toutes ces caractéristiques sont épaulées, assistées par les modes de vols intelligents, Quickshots, qu’on connait déjà, qui réalisent automatiquement des figures à votre place, dronie, spirale, cercle, boomerang.
Il y a également, Mastershots, que vous avez découvert dans la vidéo spéciale que je lui est consacrée tellement c’est une belle nouveauté. Pour rappel le Mastershots réalise une série de plans et vous propose un montage finalisé !
La transmission avec la technologie Ocusync 3.0, elle est donnée en Europe pour une partie de 8Km et 12 en dehors, je l’ai mis à rude épreuve, je vous en reparlerai en conclusion.
Les batteries sont celles reprises du DJI Mavic Air 2, il faut s’en féliciter, elles sont données pour 31 minutes, environ 25 minutes de vol réellement. Je dois vous préciser que la durée des batteries dépend aussi des conditions météo, la température durant lesquelles vous les utilisez.
Batterie DJI AIR 2S
Mise en route du Air 2S et radiocommande
La première chose à faire est d’allumer la radiocommande!
C’est une règle de sécurité de base, on va donc la checker, je vais vous la présenter dans le détail. On visse les joysticks qui se clipsent dessous durant le transport, entre les deux rangements, on retrouve le port USB-C pour la recharger.
Elle offre 5 heures d’autonomie. Sur le dessus, le bouton marche/arrêt, deux pressions, une courte suivie d’une longue pour le démarrer (idem pour l’éteindre). Les leds juste dessous permettent de contrôler le niveau de charge de votre batterie.
Le choix du mode de vol
CINE pour des plans très doux, smooth comme on dit, NORMAL au centre et SPORT à droite pour une évolution plus nerveuse, plus rapide et la nacelle fixe qui accompagnera les mouvements du drone, ne laissant plus l’horizon fixe, un peu comme les images d’un drone FPV.
À gauche le bouton RTH pour Return To Home, une pression pour indiquer au drone de revenir à son point de départ, un autre pour stopper ce retour. C’est exactement la même procédure que lors d’un retour automatique, lors d’une perte de signal ou de batterie faible.
Pas d’inquiétude, perdre le retour vidéo ou qu’il soit saccadé, on l’évoquera dans le debriefing, ne signifie pas que la radiocommande est hors de contrôle. Patientez parfois quelques secondes seulement avant de le retrouver, sinon en cas de panique vous pourrez l’utiliser lors du déclenchement d’un RTH
Il se positionnera avant d’enclencher la procédure à la hauteur que vous lui aurez indiquée, réglée via l’application, on va le voir après.
Les sticks
Je ne reviens pas sur leur action, c’est intuitif, vous les connaissez et pour les pilotes expérimentés, vous pouvez bien sûr choisir les différents modes pour modifier leur action.
Le petit bouton en haut à droite pour switcher de la photo à la vidéo et à gauche le bouton « Fn » qui signifie fonction que vous pouvez assigner à différentes tâches.
Il y en a plus sous IOS, pour Android ça se limite à l’allumage de la led dessous le drone ou le positionnement vertical de la nacelle.
La pince
Pour clipser le smartphone, attention à bien le positionner pour qu’il n’appuie pas sur les boutons. C’est assez complexe sur certains modèles de smartphones, mais on peut vraiment y installer de grands smartphones comme le Samsung S21Ultra. La pince cache l’emplacement de la connectique à choisir parmi celle dans le pack en fonction de votre téléphone. Le bouton de déclenchement ou rec selon si vous êtes en photo ou vidéo et le tilt pour monter ou descendre la caméra.
Le drone, le DJI AIR 2 S
Il est très beau, son form factor est assez similaire aux autres modèles de la marque, c’est toujours une réussite. Il se déploie très facilement.
N’oubliez jamais de retirer la protection de nacelle avant de démarrer pour ne pas endommager les moteurs ou la Calibration de la gimbal. Veillez également a insérer votre carte MicroSD.
Personnellement, j’utilise toujours les mêmes, les SanDisk de 128 Go. Il dispose également d’une capacité de 8Go de stockage interne, dommage qu’il ne nous ait pas proposé les 16 Go du Mavic 2 pro, c’est un peu juste en cas d’oubli de la carte.
Les hélices, il y a deux types, vous ne pouvez pas les confondre! Il y a un détrompeur orange cette fois-ci pour ça sur le dessus de ces dernières. Allez, on va pouvoir le démarrer, on est presque prêt ! L’application est donc DJI Fly, comme je vous le disais, disponible sur Android et IOS.
Une fois dessus il vous faudra vous identifier ou créer un compte DJI (si ce n’est pas déjà fait) pour l’activer en ligne. Il faudra donc veiller à une connexion internet, puis à sa mise à jour. Il y a toujours de petits correctifs de firmware qui sortent après la fabrication des premiers modèles. Veillez à avoir votre batterie chargée pour ça.
Pensez à charger les batteries complètement pour leur premier cycle, ça ne fait jamais de mal, même avec des batteries intelligentes.
Du côté des réglages essentiels sur l’application, je ne vais pas vous l’a représenter dans le détail (même si elle le mériterait presque depuis sa grosse mise à jour en 1.4). Il faudra penser à régler la distance maximum horizontalement de l’évolution du drone en fonction de la réglementation de là où vous vous trouvez, comme la hauteur, maximum 120 mètres.
Régler ensuite le RTH pour le retour à une hauteur minimum du point le plus haut qui vous entoure pour éviter qu’il le percute s’il enclenche une procédure d’urgence.
Le passage évidemment par les réglages selon vos choix : photo ou vidéo, manuel ou automatique, votre cadence, le shunter speed, la sensibilité… et l’installation ou non de votre filtre.
Veillez à ce que la Calibration de votre drone soit OK, que les signaux GPS soit aux verts et prêts au décollage.
Tout est au vert, vous avez bien vérifié votre radiocommande, ainsi que vos réglages pour votre drone, que votre zone de sécurité soit respectée, vous êtes prêt à décoller, c’est parti!
Les tests terrain
On y est, le meilleur moment, les tests terrain.
Pour moi, je vous le disais tout à l’heure, ils se sont déroulés sur plusieurs jours par intermittence entre mes prestations. Si vous voulez juger par vous-même, je vous conseille de consulter la vidéo en début d’article, cela sera plus parlant pour vous faire votre propre avis.
Photo
Notre premier test concerne le mode photo avec le capteur de 20 millions de pixels avec et sans filtres, avec et sans la fonction smartphoto qui fait des merveilles, mais on débriefera en conclusion. C’est très beau pour un drone à 1000 euros et dans ces conditions venteuses, ça me rappelle vraiment un certain Mavic 2 Pro sorti presque 3 ans plus tôt déjà.
Vidéo
La vidéo maintenant, on va réaliser là aussi plusieurs tests sous différents réglages puis nous allons débriefer ensuite. Je suis sûr que certains ont hâte d’avoir mon ressenti sur le 5,4K en 10 bits à 150 mega bits par secondes.
Pour les moins expérimentés, il s’agit du taux de compression de l’image, plus il est élevé, comme certains DSLR jusqu’à 400, et plus on recueillera dans l’image de précieuses informations qui contribueront à la définition, le rendu, la qualité de l’image et en post production à la colorisation.
Ces informations ont peu d’importance pour beaucoup d’entre vous qui préféreront une utilisation en automatique. Essayez de temps en temps, petit à petit de passer en mode manuel, vous y prendrez rapidement goût.
Mon avis global, les plus et les moins du AIR 2S
Et enfin, pour en finir avec ce DJI AIR 2S mon analyse, les points forts et les points faibles de ce drone en toute objectivité, fidèle à mes habitudes, tel que j’ai pu les constater durant ces tests.
Les points forts
Ses spécificités, 5,4K pour avoir la possibilité de croper, recadrer, dans l’image et partager du 4K qui est la norme actuellement, c’est un luxe.
Le capteur 1 pouce avec un champ de vision large, équivalent à 22mm, c’est vraiment le fer de lance du AIR 2S, bravo DJI, le rendu est très réussi, surtout en basse luminosité, c’est là que je l’attendais, et on a vu que ce n’était pas seulement sur le papier qu’il impressionnait.
Le comportement en vol, une tuerie! Même par un temps venteux, son comportement est assez exceptionnel, loin devant de nombreux autres drones, et surtout devant le Phantom 4 pro et le Mavic 2 pro, ses principaux concurrents pour l’heure. Mais c’est normal, il bénéficie des dernières technologies côtées en stabilisation.
On le ressent au pilotage, c’est vraiment fluide, le retour et la qualité vidéo sont là, pourtant le drone effectue vraiment beaucoup de mouvements. C’est assez impressionnant à voir et pour moi c’est nouveau.
Mon coup de coeur, le mode Mastershots, même s’il sera démocratisé, je pense, c’est un truc vraiment sympa et ça va dans l’air du temps avec tous les partages que l’on fait sur les réseaux.
Et comment ne pas terminer les points forts par son prix. Même si bien sûr cela représente déjà pour beaucoup d’entre nous une certaine somme, 1000 euros pour un drone de cette qualité, c’est très très bien placé!
Les points faibles
Je m’étonne quand même de coupures régulières dans des lieux vallonnés que je n’ai pas habituellement. On a tous déjà constaté sur d’autres modèles, régulièrement des coupures lors de nos vols. Et encore, nombreux jeunes pilotes n’ont pas connu les premiers drones, fabrication artisanale, ou même mon premier DJI, le F550.
On en ai pas là, mais c’est assez agaçant d’annoncer des grosses performances alors qu’à quelques centaines de mètres seulement, à la moindre interférence le lag se fait ressentir. Modérez bien sûr ces propos en fonction de là où vous pilotez.
J’ai également constaté un temps important pour la réception des GPS après un déplacement. Est-ce qu’il les cherche? Est-ce qu’il en reçoit et en attend plus que les autres drones, d’où ce délai? Je ne sais pas, je ne suis pas spécialiste dans ce domaine, mais c’est une contrainte, je l’ai constaté plusieurs fois, c’est normal que je vous le signale.
L’ouverture fixe à 2.8 qui obligera l’utilisation des filtres en manuel pour une image correctement exposée. Ça tombe bien, il y en a 4 dans le pack Fly More Combo que je vous ai déjà présenté et je vous incite toujours à en utiliser.
L’absence du marquage CE pour son homologation qui pourrait inquiéter ceux qui souhaitent réaliser cet investissement pour plusieurs années malgré son poids inférieur à 900grammes : 595 grammes.
L’absence du mode HDR en vidéo. Il était vraiment si mauvais qu’ils ont décidé de le retirer. Je l’avais pourtant testé et il me semblait judicieux de le laisser pour les globe-trotters.
Un autre point faible, l’absence de capteurs sur le côté, soyez prudent!
Et l’utilisation de l’application DJI Fly plutôt que DJI Go 4, ce qui ne permet pas certains réglages de la radiocommande comme la sensibilité sur les sticks mais l’écart entre ces deux applis se réduit.
Globalement ce qui me déçoit c’est qu’on sent que ces points faibles sont maîtrisés par DJI. On y voit vraiment l’ombre d’un Mavic 3 se dessiner.
Nota bene
Pour terminer quelques points à noter que je trouve intéressants : le drone dispose d’un zoom 8X activable en 1080P à 30 images par seconde. Il s’agit bien sûr d’un zoom numérique et personnellement, je préfère recadrer en post-production, mais je dois avouer que ça peut-être utile dans certains cas et c’est très appréciable que DJI l’ai proposé.
L’active Track a été amélioré en version 4.0 à partie de la technologie APAS 4.0 de détection d’obstacle elle aussi méritera de lui consacré directement du temps. Je voulais d’abord me consacrer à la mise en route et à la qualité de ses images.
Conclusion
En conclusion, le DJI AIR 2S, a une qualité similaire aux images du Mavic 2 pro.
Du très bon donc pour un drone loisir et pour la très grande majorité des utilisateurs, créateurs et passionnés. Voilà, ainsi se termine la découverte du DJI AIR 2S, j’y ai pris énormément de plaisir personnellement.
N’hésitez pas en commentaire à me poser vos questions et peut-être me proposer des tests particuliers à essayer dans le futur. J’espère avoir été suffisamment précis pour vous, j’ai peut-être oublié des petites choses, il est tellement complet.
En tout cas, j’ai été sincère. Pour ne rien rater à l’avenir, pensez à vous abonner.