Comment devenir pilote professionnel de drone et gagner sa vie?

Si mes conseils sont personnalisables et transférables à la majorité d’entre vous, ne les prenez pas au pied de la lettre. Nous sommes tous différents et nous avons tous une expérience de vie différente.

Il faut déjà être conscient qu’il s’agit, pour la plupart d’entre nous, d’une activité complémentaire à une autre, déjà dans le domaine de l’audiovisuel généralement. Rares en France, sont les pilotes qui ne vivent que de leur activité aux commandes sans réaliser un peu plus en aval commercialement et également en amont avec une prestation photos, vidéos ou expertise « clés en main » qui comprend tout ou partie de la post-production.

Comme vous j’imagine, j’ai effectué de nombreuses recherches sur internet et j’y ai trouvé des dizaines de résultats, des centaines de résultats!

 

Je vais tenter de vous motiver et vous convaincre de faire les bons choix!

J’ai réalisé mes premières prises de vues aériennes en hélicoptère en 2006 et je réalise des prestations en drone depuis 2014.

J’ai rédigé de nombreux articles sur comment devenir télépilote de drone. J’ai répondu à des tonnes de questions sur ce sujet en salon ou sur les réseaux sociaux. Et j’ai remarqué, la plupart du temps, que votre préoccupation n’était pas technique, pour le pilotage ou même la réglementation. Il y a de nombreuses explications sur les sites et sur les groupes Facebook à ce sujet, mais sur votre avenir de salarié ou d’entrepreneur :

Comment s’y préparer? Quelles méthodes utiliser? Comment anticiper?

C’est sur ce sujet que je veux vous sensibiliser! Pour commencer, une réponse évidente que trop nombreux d’entre vous se posent :

OUI, il y a du travail en France pour les pilotes de drone mais attention, si le marché semble saturé pour les prestations de prise de vues aériennes, c’est bien dans les marchés de niche, spécialisés, que tout reste à faire!
 

Organisez votre apprentissage par étape!

Ce conseil est simple et permet de rester motivé dans les étapes, pas toujours faciles, pour devenir pilote professionnel de drone.

Que ce soit le théorique PPL, théorique ULM ou drone maintenant, alors même que la législation évolue sur le sujet, le principe reste le même. Ce qu’il vous faut, ce n’est pas un QI de 110 pour espérer vivre, de ce qui est pour la plupart du temps est avant tout un métier plaisir : c’est de la motivation! Car je l’affirme, il n’y a rien de compliqué aux examens et à l’administratif nécessaires à devenir pilote : organisez-vous étape par étape.
 

On ne grille pas les étapes !

Personnellement, je souhaitais une base fiable et ma réflexion a été de me dire, comme pour l’automobile : il me faut d’ores et déjà le code avant de conduire la voiture sur route. Si en loisirs vous pouvez faire l’idiot au milieu des champs, bien que pas n’importe où, cette activité est très encadrée. Ne débutez pas une quelconque activité qu’elle soit bénévole ou non avant d’être parfaitement en règle.

Au-delà du risque judiciaire que vous encourriez, des dangers que vous pourriez faire encourir aux tiers et aux biens qui vous entourent lors des vols, c’est votre crédibilité en tant que pilote professionnel que vous mettez d’ores et déjà en situation délicate. On risquera de vous prendre rapidement pour « le petit gars du coin » qui fait des photos pour ses voisins contre un coup à boire.
On ne le répètera jamais assez, mais n’utilisez pas votre drone inconsciemment. On prend beaucoup plus de plaisir, en toute sérénité, à pratiquer le pilotage dans les règles.

Les règles qui doivent être connues de tous, elles évoluent régulièrement, restez informé:

 

Faites-vous accompagner !

J’avais deux solutions pour la partie théorique qui m’attendait, soit de faire appel à un centre de formation, soit de bucher seul dans mon coin devant un bouquin acheté sur Amazon. Je n’ai pas eu la possibilité de décider et c’est mon portefeuille qui a guidé mon choix. J’avais plus qu’à attendre le bouquin devant la boîte aux lettres…

Si vous faites comme moi, lorsque vous allez l’avoir entre les mains, il y a deux comportements possibles : le courageux, pas peu fier de se lancer dans cette nouvelle aventure et le pessimiste, qui regarde avec appréhension les 300 pages en le rangeant dans la bibliothèque pour demain, découragé des quelques graphiques et photos de nuages incompréhensibles qui en font l’illustration.

Pour moi, je dois avouer que j’ai été très motivé et que le bouquin ne m’a pas fait peur, mais cela a duré 2 jours. Les explications étaient complexes, n’ayant personne du milieu dans mon entourage pour m’encourager ou me conseiller, seuls mes quelques souvenirs des heures de vol en « hélico » permettaient de faire vivre la petite flamme en moi pour me convaincre de continuer.

Vous vous connaissez, vous savez de quoi vous êtes capable, soyez réaliste, fixez-vous des objectifs atteignables !

Si je ne suis pas passé par un centre de formation, trop cher à l’époque et pas encore obligatoire, c’est en revanche une excellente motivation que de travailler en équipe et d’ores et déjà en contact avec des professionnels du milieu qui vous ouvriront peut-être même les portes de leur réseau.

Attention, beaucoup d’entre vous espèrent une aide financière providentielle pour ces formations. Bien que ce ne soit pas impossible, leur obtention se complique de plus en plus. Certains attendront des mois, voir des années! Cherchez activement si c’est votre cas, mais fixez-vous une date limite pour ne pas finir par courir après les excuses plutôt que le financement de votre nouveau projet professionnel.

Non et non, une formation en centre pour devenir pilote n’est pas obligatoire, (ndlr : mise à jour, une attestation de suivi de formation est désormais obligatoire pour exercer le métier de télépilote de drone en France depuis le 1er juillet 2018, le décret n° 2018-67 du 2 février 2018 qui régit cette nouvelle obligation n’y précise pas la durée et les prérequis minimum) mais stupide sera celui qui vous dira catégoriquement qu’elles ne servent à rien ou à l’extrême qu’elles sont indispensables. C’est faux, c’est avant tout votre budget et votre personnalité qui doit guider ce choix.

Pour ma part, j’ai été prendre 10 heures de cours théoriques à l’aéroclub du coin. J’ai pu comprendre plus facilement les principes de base, mais surtout, trouver des gens avec qui échanger sur le sujet et ne pas rester isoler. J’y ai trouvé la motivation et c’est finalement pour me perfectionner un site d’apprentissage en ligne, qui m’a accompagné jusqu’au jour du passage de l’examen et son fameux QCM.
 

Commercialement, posez-vous les bonnes questions !

Trop concentrés sur l’aspect technique pour exercer ce métier passion, beaucoup d’entre vous oublient, trop souvent, l’entreprise qui va naître après cette aventure. Si certains pourront prétendre à être salarié, ce ne sera pas le cas de la grande majorité des nouveaux télépilotes, sans expérience, qui devront tenter l’aventure seuls et développer leur propre business.

Le plus compliqué reste à venir, trouver des clients, dans un créneau idéal, et les satisfaire ! Nul besoin pour cela de vous faire un exposé sur les aspects administratifs, comptables, financiers et commerciaux d’une création d’entreprise : de nombreux organismes sont là pour vous accompagner comme les Chambres des Métiers et de l’Artisanat, entre autres.

 

Ne vous focalisez pas sur le matériel !

Avoir la tête en l’air ne signifie pas perdre la boule, restez pragmatique! Sachez prioriser le chef d’entreprise au passionné que vous êtes. Ne partez pas avec un financement ou des charges trop importantes.

Dans notre secteur, nous avons la chance d’avoir une forte valeur ajoutée, nos produits, notamment la vidéo, de plus en plus, font partie des prestations de bases en communication, pour des pilotes débutants qui proposent la plupart du temps une prestation photographique ou audiovisuelle, abordable. Un matériel, à quelques centaines d’euros, comme les DJI Phantom ou Mavic de qualité, feront largement l’affaire.

Notre métier est de plus en plus accessible avec un investissement minimum et c’est votre talent de créateur mais aussi, je l’ai dit avant, de commercial et de chef d’entreprise qui fera l’affaire. Réaliser un business plan prometteur et motivant, c’est facile, c’est gratuit la plupart du temps ,et toujours rentable à la lecture. En revanche, sans apport, beaucoup de banques vous ferment la porte, votre projet vivote, il a du mal à décoller. Fixez-vous une limite en dessous de laquelle votre projet sera mort dans l’œuf et irréalisable ou en tout cas impossible à perdurer.

 

MON AVIS : pour moi, cette limite se situe en dessous d’un budget minimum comprenant l’achat d’un drone avec trois batteries et d’un PC portable capable de traiter vos réalisations mais, surtout d’un minimum de compétences en tournage (le cadrage) et en post-production.

 
Ne tombez pas non plus dans le piège du matériel. S’il est certain que faire évoluer son matériel, en même temps que ses compétences, quand il nous limite est une évidence, ne vous faites pas happer par votre passion qui prendrait le pas sur votre entreprise en courant après le dernier matos sorti. Fixez-vous des limites chiffrées annuelles si votre conscience cède à la moindre annonce de DJI. Sinon, vous êtes mal!

 

Cherchez à vous rendre indispensable !

Lorsque vos clients ne s’interrogeront plus pour faire appel à vos services, vous aurez atteint un point très intéressant :

    • soit par votre fidélisation :

    la qualité de vos prestations et leur prix auront eu raison de vos concurrents et vos clients ne se poseront plus la question.

      • soit par votre spécificité :

      vous aurez acquis une expertise suffisamment poussée dans votre domaine et vous êtes l’un des seuls à le proposer. C’est selon moi, en 2019, ici qu’il y a du potentiel et les plus gros marchés à développer, les marchés de niche : inspection de panneaux photovoltaïques, suivi de chantier dans le BTP, réalisation de perspectives 3D, orthophotographie pour des géomètres, nettoyage de toitures, inspection de réseaux (pylônes et lignes), etc.

      Devenez pilote de drone professionnel, d’accord, mais pas que ! Spécialisez-vous, cherchez là ou il y a encore des besoins évidents. Utilisez le drone comme un outil et apportez-y votre valeur ajoutée avec une réelle expertise, soyez compétent !

      Aujourd’hui je ne travaille presque plus que pour les groupes du BTP, mais au début ça fait très peur. On a l’impression de s’isoler dans un petit marché. C’est tellement simple de proposer des photos aériennes à son voisin pour sa maison ou au maire de la commune, mais il y a tellement de concurrence aujourd’hui que ceux qui en vivent confortablement se comptent sur les doigts de la main.
      Si c’est idéal pour débuter, cherchez très vite à vous spécialiser.

       

      Montrez-nous de quoi vous êtes capable !

      Lorsque j’ai reçu le mail attestant de la réception et de la validation de mon MAP, nécessaire à l’époque, je me suis rendu quelques jours plus tard au pied de la cathédrale la plus impressionnante de la région et j’y ai tourné une vidéo. J’ai passé des heures à la réaliser, à choisir la musique, à la peaufiner… Pourtant, le client c’était moi! Même si le diocèse était ravi de cette réalisation volontaire. Il ne m’avait bien sûr imposé aucune contrainte si ce n’est que celle de pouvoir partager la vidéo ensuite. J’étais ravi !

      Évidemment, lorsque vous débuterez, vous n’aurez pas de films promotionnels : un « showreel » ou de belles photos pour prospecter. La plupart des prospects, potentiels clients, qui accepteront vos services devront le faire en toute confiance et c’est d’ores et déjà un frein considérable au développement de votre activité, car ils sont de plus en plus rares. Et la concurrence risque d’avoir un temps d’avance sur vous.

      Lorsque vous débutez, vous pouvez communiquer à moindres frais sur les réseaux sociaux, utilisez-les, n’en faites pas l’économie, et ne sous-estimez pas la réalisation d’une vidéo de démonstration. Réalisez là très vite, après votre lancement, ce sera une véritable carte de visite dans le domaine que vous aurez ciblé, pour promouvoir votre entreprise, ou même votre CV, si vous souhaitez uniquement chercher un poste de salarié !

      Montrez votre talent et soignez toutes vos réalisations comme si c’était la dernière.

       

      Soyez constant dans le suivi de vos dossiers clients ou prospects.

      STOP aux prestataires qui mettent trois semaines pour répondre à une sollicitation ou un devis : ça ne marche plus, ou pas, ça n’a jamais marché! Personne n’accepte ce genre de comportements. Répondez rapidement aux sollicitations que l’on vous propose, que ce soit par email, par téléphone, sur les réseaux sociaux. Plus vite votre proposition financière est renvoyée, plus vite est sera acceptée. C’est un mythe de penser que lorsque l’on répond vite cela signifie que l’on a moins ou pas de travail. La qualité de votre travail se juge aux prestations que vous livrez, pas au délai de réponse à une sollicitation!

      Soyez réactif dans vos réponses, dans vos retouches et indiquez clairement vos délais d’intervention, puis de livraison dans vos propositions financières.

       » Une petite parenthèse importante concernant les délais : dans notre métier, il y a énormément de sollicitation en dernière minute mais la plupart des missions nécessitent l’obtention d’autorisations de vols dont le délai est d’une à plusieurs semaines. Ne vous stressez pas pour ce genre de demandes : quand on parlait tout à l’heure d’activités de niche dans le drone, des entreprises se sont spécialisées dans ce domaine et elles s’occupent de tout !« 

       

      Entrainez-vous, prenez du plaisir, engrangez de la motivation !

      Sachez revenir régulièrement, que ce soit durant votre apprentissage ou dans les mois qui suivront le début de votre aventure, à la source : le plaisir de piloter, d’admirer les plus beaux paysages, profiter de la chance que vous avez de côtoyer les nuages.

      Testez vos limites en toute sécurité pour mettre pleinement votre talent de pilote au service de vos clients finaux, ou réalisateur, lorsqu’un plan plus complexe que les autres vous sera demandé. Lorsque le clocher d’une église à inspecter sera à deux doigts de vos hélices. Gardez la main en toute saison. Entrainez-vous régulièrement !

       

      Intégrez un réseau d’entreprises

      Idéalement un club d’entrepreneurs à votre échelle. Même s’il est très intéressant de côtoyer des dirigeants de l’industrie, des commerçants ou des artisans, privilégiez selon moi des secteurs ou territoires précis qui pourront être potentiellement vos clients même si dans un premier temps, ce n’est pas ce que vous devez attendre d’un club d’entrepreneurs.

      Restez naturel, et c’est votre convivialité et votre professionnalisme qui généreront indirectement votre business.

      Dans cet article, je n’ai pas pu aborder avec vous dans le détail les aspects législatifs de notre métier. Comme je l’écrivais plus tôt, les sites officiels sont très bien faits pour cela. La réglementation évolue régulièrement, mais ça ne doit pas être source de démotivation à votre projet professionnel. Elle est faite pour encadrer et nous protéger tous, elle n’est ni un frein, ni une contrainte à nos activités.

      Voici des liens utiles :

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