Comment réussir son montage vidéo drone?
Depuis plusieurs mois, nous échangeons régulièrement en commentaires de mes vidéos, articles et sur les réseaux sociaux, je vous ai interrogé sur les sujets que vous souhaiteriez que j’aborde.
Je m’exécute donc, voici un premier article qui va répondre à quelques-unes de vos interrogations et de vos attentes, au sujet du montage de vos vidéos, notamment drone, une passion que nous avons en commun, car il y a des particularités au montage les concernant.
Quel matériel utiliser? PC ou MAC, avec quel logiciel? La musique, comment la choisir facilement, ou là trouver?
- Y-a-t-il des règles de montage?
- Lesquelles?
- Une méthode?
- Et des astuces, c’est ce qu’on va voir dans cet article consacré au montage.
Pour commencer, deux choses importantes sur cet article :
- il est destiné aux débutants qui souhaitent connaitre les règles de bases pour réussir leurs premiers montages, et ce à travers des conseils et des astuces.
- ce n’est pas un tutoriel, ils viendront très vite.
Dans ce premier article, nous aborderons le sujet « montage » dans l’ordre avec le matériel, les logiciels de montage les plus utilisés, les réglages de base de votre projet, jusqu’à son exportation avec le choix des rushs, de la musique, donc du rythme et l’on commencera évidemment par les rappels de bases pour réussir un bon montage, réussir un bon tournage !
Bien sûr, dans un tel article, on ne pourra pas tout aborder dans le détail, mais c’est avant tout la philosophie, le conditionnement que nous allons évoquer.
Le tournage
Lorsque l’on réalise des montages vidéo, clip souvenir, découverte d’un lieu, d’une installation, d’un événement et que l’on réalise son montage uniquement à partir de plans aériens, ce n’est jamais simple, car évidemment, c’est la diversité des plans et leur variété qui donnent une valeur ajoutée à vos réalisations.
Mais je comprends en débutant qu’on n’a parfois pas la possibilité, notamment pour certains sujets, ou l’envie d’y ajouter des plans terrestres, notamment pour les paysages, mais lorsque vous pouvez le faire, n’hésitez pas. On va aborder donc uniquement le montage avec des plans aériens bien que ce ne soit pas l’idéal, vous l’aurez compris.
Je rappelle que l’excuse de ne pas avoir une caméra terrestre en complément n’est pas valable, et pour cause, que ce soit avec une caméra d’action, la révolutionnaire Insta360 One R que je vous ai déjà présentée ou la DJI Action, les prix sont tout à fait abordables et nos smartphones font aujourd’hui des images incroyables, une fois sur un petit stabilisateur, qui peuvent tout à fait matcher avec vos images drones, sous-couvert que vous ayez pris le temps d’un réglage manuel similaire, notamment pour la cadence et la résolution.
Pour ceux qui sont déjà à une étape supérieure et qui maitrisent cette partie tournage, mais qui souhaitent uniquement se perfectionner au montage, deux vidéos sur le tournage, pour comprendre les différentes compressions, 4:2:2, 4:2:010 ou 8 bits et la colorimétrie avec l’utilisation des profils D-Log et D-cineliKe arrivent très prochainement.
Un dernier conseil lors de vos tournages, soyez attentif à ce qui vous entoure et imagez la variété de vos plans. Usez et abusez des modes de vols intelligents de votre drone pour ça si vous le pouvez, parfait pour vos plans circulaires avec Point Of Interest, vers l’extérieur et autour d’un édifice, d’un lieu, d’un site.
Variez votre hauteur, de plusieurs dizaines de mètres à quelques mètres seulement, c’est très sympa au montage et ça donne une impression de proximité, pour travailler les effets de premier et second plan.
N’oubliez pas les plans verticaux, ils sont magnifiques, surtout en ascension.
Et puis les plans de retour en arrière, qui laissent apparaitre ce que vous souhaitez immortaliser, un bâtiment, une crête, un lac…
En bref, s’organiser sur un tournage pour « penser » à tous les réaliser et réfléchir déjà à votre montage plutôt que voler pour voler lorsque votre captation est destinée à un montage, c’est déjà un grand pas et pas besoin de maitriser les termes ou avoir fait une école de cinéma pour ça.
Pensez à varier votre cadence, le nombre d’images par minute au tournage si vous envisagez d’intégrer au montage des ralentis, les slowmotion, formidables ascenseurs émotionnels.
Vous l’aurez compris, la première règle d’un montage réussit, c’est d’avoir suffisamment de plans variés pour vous laisser la largesse des choix et du rythme.
Pensez également à utiliser une carte microSD pleine.
Choix de la machine et du logiciel
Avant toute chose, nous nous sommes tous interrogés sur le logiciel à utiliser, mais LEQUEL? Quels sont-ils?
- Sans conteste, le plus utilisé, Première PRO de chez Adobe. Le logiciel est clairement le standard dans le métier.
- Vient ensuite Final Cut, le logiciel réservé aux utilisateurs de MAC est lui aussi l’un des plus utilisés.
- DaVinci Resolve revient en force avec de nombreuses améliorations sur ces dernières versions et surtout une version gratuite très prisée, sans budget ça doit-être votre choix d’ailleurs, évidemment.
- N’oublions pas Sony Vegas et d’autres, mais attention prudence.
Je ne ferais pas plaisir aux contradicteurs permanents en me permettant un quelconque classement. En revanche, ce que je peux vous dire, c’est que les trois premiers devraient clairement faire partis de vos choix. Non pas que les autres soient moins bons ou moins performants car nombreuses de leurs possibilités sont identiques et disposent des fonctions de bases qui suffissent bien souvent à un montage réussi, tout en sobriété, c’est la norme actuellement.
Mais il ne dispose pas d’une communauté, du support et des améliorations, les petits plus offerts par le nombre conséquent des utilisateurs.
Avec Première Pro et Final Cut, vous êtes assuré de trouver facilement de nombreux sites proposant de l’habillage graphique facilement personnalisable, une communauté en ligne sur les réseaux pour trouver une transition spéciale que vous recherchez, mais également une mise à jour, pour utiliser un nouveau codec sorti, interroger la communauté sur une difficulté que vous rencontrez, Bref !
Surtout lorsque vous êtes débutants, appuyez-vous sur la communauté, comme vous le faites en lisant cet article pour progresser. Ne vous enfermez pas dans l’utilisation d’un logiciel peu connu ou peu de personne pourront vous aider même si votre voisin en est très satisfait, il déménagera peut-être demain.
Personnellement, j’ai été formé sous Première Pro que j’utilise encore de temps en temps, mais ma préférence et mes habitudes vont à Final Cut. Cependant, depuis quelques mois, les retours sur le logiciel DaVinci Resolve me font de l’oeil, et si j’avais à tout redémarrer, ça pourrait-être mon choix.
Matériel de montage
Le matos, PC ou MAC?
Je ferais bien une blague en disant « Moi je pense la question elle est vite répondue! » comprendra qui pourra, mais la réponse sera surtout dans le fond de votre porte-feuille, ne passez pas votre temps à débattre de cette question sur les réseaux sociaux ou les forums, vous n’aurez jamais la réponse.
Privilégiez la puissance de la machine bien sûr, surtout pour les montages en 4K avec le codec H265. Bien que l’on puisse monter en mode Proxy.
Le proxy s’est en quelque sorte sans importer les rushs et leur lourdeur dans votre logiciel de montage, intéressant pour ceux dont les machines rament mais qui n’ont pas de budget actuellement pour en changer, intéressez-y vous!
Une bonne machine pour monter du 4K en 10 bits avec le codec H265, sur PC vous en coutera à partir de 1500-2000 € pour une tour, il y a d’excellentes configurations gamers qui font bien l’affaire alors que pour les derniers MacBook Pro comme celui-ci, il y en a pour près de 7000€.
Donc encore une fois, c’est comme dans l’automobile, en fonction de votre budget, de vos habitudes, là où se place votre curseur de comparaison et votre patience, vos habitudes d’utilisation, nomade ou sédentaire, vous vous contenterez et serez satisfait d’un DACIA Duster quand d’autres rouleront à peine satisfait dans le dernier GLA Mercedes, faites comme vous pouvez.
Montage vidéo
Une fois la machine et le logiciel choisis, le montage maintenant, quelques règles de bases.
Au démarrage de votre projet vidéo, vous devrez toujours indiquer la résolution et la cadence. Commencez par ne pas vous tromper et indiquez des informations similaires aux réglages utilisés lors du tournage.
Il n’est pas impossible de réaliser un montage avec différentes cadences, différentes résolutions, mais ça aura bien souvent un impact direct sur la qualité de votre vidéo avec des interpolations et une qualité d’image changeante.
Au montage, seuls les plans destinés à être accélérés ou ralentis peuvent être de cadence différente, mais toujours d’une même résolution. On veillera alors au montage à ce que ces modifications de vitesse soient un multiple de votre cadence pour conserver l’osmose.
Je ralentis à 4 fois des plans tournés à 100 images par seconde en complément de plans normaux à 25 images par seconde, il n’y a donc aucune incohérence à avoir choisi un projet à 25 images par secondes. C’est d’ailleurs la norme en Europe et ce que je vous conseille par défaut, même si votre matos est surement capable de plus.
Du tournage à l’exportation en passant par le montage, ces différentes étapes que l’on réalise en fonction de ses habitudes, de ses réglages et de son matériel et que l’on veille donc toujours à respecter s’appelle le Workflow, le flux de travail, il doit être optimum et optimisé.
Je vais vous donner la méthode que j’utilise pour mes montages depuis presque 10 ans (8 pour être précis dont 4 ans sous Première Pro!).
▶︎ Je commence toujours par passer de nombreuses minutes au choix de la musique, c’est maladif, c’est la base!
Si vous êtes capable de supporter une image médiocre quelques minutes, en revanche, votre cerveau supportera à peine quelques secondes une musique ou un son désagréable. C’est un point capital de toutes les vidéos et je dois y consacrer plus de temps.
▶︎ Le premier secret d’un montage réussi est donc ici, une bande sonore adaptée et agréable.
Je sais que ce n’est pas toujours simple de trouver une musique adéquate, d’autant et c’est une évidence, que nous devons respecter les artistes et donc les droits d’auteur sans aucune concession.
Découvrez ici la bibliothèque que j’utilise, je vous épargne les bibliothèques gratuites malheureusement trop souvent médiocres.
C’est la première fois que je le fais, mais après avoir contacter Artlist que j’utilise pour leur demander s’ils pouvaient autoriser un essai si je conseillais leur site, ils ont accepté.
Avec le lien transmis précédemment, cela vous donnera 1 mois d’accès gratuit! C’est idéal pour tester et si vous confirmez ensuite, je bénéficierais également d’un mois gratuit.
Franchement, c’est très gentil de leur part, mais ils le méritent, c’est une excellente bibliothèque où je trouve toujours très facilement mes musiques. J’économise beaucoup de temps par rapport à un tarif vraiment abordable pour faire vivre aussi les artistes qui créent, vous verrez.
C’est une étape primordiale, campez devant votre ordinateur tant que vous n’êtes pas convaincu par votre choix!
Dans la bibliothèque que j’utilise, il y en a pour tous les gouts, tant pour mes vidéos corporates, mes films institutionnels, mes carnets de voyage ou même mes vidéos YouTube ET surtout vous pouvez y choisir le style, le rythme et la durée.
Parlons-en de la durée!
STOP aux vidéos trop longues, même vous, vous ne supportez pas de restez de longues minutes à vous endormir sur les mêmes plans, les mêmes scènes. Sous prétexte que votre cadrage et le mouvement du drone soient réussis, ne nous infligez pas systématiquement de regarder en intégralité la scène. C’est une erreur.
Beaucoup de monteurs vous le diront, c’est justement le problème lorsque l’on monte ses propres images.
Imposez-vous des plans courts, gardez le must du must, l’essentiel. La musique que vous aurez préalablement choisie en fonction de votre sujet sera donc seule juge de ce rythme et des impératifs de sa durée.
Actuellement, pour des présentations d’entreprises, de villes, de clips vidéo sympas, je choisis rarement des musiques de plus de 4 minutes, exceptés dans de rares cas pour des demandes claires ou justifiés du client.
Lorsque vous faites votre dérushage en important morceau par morceau, rectangle par rectangle (ce que l’on appelle les rushs), les différents clips tournés, sur la timeline, commencez par importer tous ceux qui vous ont plu après un premier visionnage intégral.
Puis petit à petit, vous répétez la lecture de votre timeline, tous les plans présélectionnés en réduisant ou supprimant les moins bons, c’est souvent très difficile ce choix, répété cette opération jusqu’à vous approcher du rythme et de la durée du morceau choisi. Il ne vous restera plus qu’à les caler ensuite sur ce rythme et y ajouter des effets de transitions si vous le souhaitez ou un cut, une transition sèche, parfois le secret de la réussite d’ailleurs.
Ne surchargez pas vos montages de mille et une transitions différentes et farfelues. Privilégiez dans vos premiers montages des transitions simples qui brilleront par leur rareté et leur légèreté. Pensez à les caler sur le rythme de la musique bien sûr, mais également des images en fonction de la variété des plans que vous aurez de disponible, souvenez-vous, on en a parlé au tournage.
Essayez de positionner les plans rapides, intrigants, reposants aux instants où le rythme de la musique en sera de même.
Pour agrémenter votre bande sonore, une petite astuce qui fonctionne très bien et qui est réalisable simplement avec votre smartphone ou un petit micro : captez l’ambiance sonore des lieux que vous filmez pour les ajouter de façon ponctuelle, avec plus au moins de volume dans vos vidéos.
Lorsque vous survolez une rivière et afin de valoriser le paysage par exemple, faites-nous entendre le bruit de l’eau, de la nature.
Prenez du temps pour affiner votre montage, soyez exigeant, sans en faire de trop. Les choses les plus courtes sont souvent les meilleures. Même si l’objet de cet article n’est pas de s’attarder sur les méthodes de choix de vos plans, soyez drastique de ce côté-là, des plans courts et fluides, sans changement brutal de direction du drone.
Mettez-vous à la place de ceux qui visionneront votre vidéo et qui ne connaissent pas les lieux que vous partagez.
▶︎ Lorsque l’on a une certaine expérience du montage, on passe ensuite à ce que l’on appelle la colorisation.
On va « retravailler » chacun des rushs pour améliorer son rendu, pour affiner l’osmose entre les plans, les uniformiser, ou leur donner une signature avec un style particulier.
On le voit régulièrement au cinéma avec les images plutôt bleutées, et les bandes noires, reprises du format cinéma historique, qui ajoutent un plus, tout comme l’habillage graphique avec les titres en intro. On le verra dans un prochain article, je dirais que c’est la marche suivante.
▶︎ Et enfin, la dernière étape, loin d’être la moins importante, l’exportation!
Lorsque vous allez compresser votre vidéo pour la diffuser ensuite en famille, en entreprise, sur les réseaux sociaux, vous pouvez choisir la résolution et le format, ce qui influera bien sûr sur la qualité, en maximisant ou non la compression donc le poids.
Attention, vous ne pourrez pas en revanche augmenter au delà de la résolution de tournage bien sûr, ou plutôt si mais, ça ne ferra que zoomer votre projet et détruire sa qualité.
N’oubliez jamais que « qui peut le plus, peut le moins ».
J’exporte quasiment toutes mes vidéos aujourd’hui au format 4K lorsque je le peux, même si ça me vaut parfois de longues heures de patience pour y parvenir avec en plus le Mac en chauffage d’appoint et une durée d’upload plus importante. Pensez également à tous ces éléments au moment d’exporter.
Voilà pour ce premier article sur les principes de base d’un montage réussi. J’espère qu’il vous aura plu, même si je n’ai pas pu approfondir tous les points que j’aurais cités pour que la durée reste appréciable pour une majorité d’entre vous, il y en aura rapidement d’autres.
J’espère qu’il aura déjà répondu à certaines de vos interrogations. Et puis si ce n’est pas le cas, on poursuit en commentaire, n’hésitez pas, ce sera utile puisque cela permettra d’ajouter et répondre à vos questions dans une prochain article et vous savez que j’y répond très régulièrement.
